À la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy bénéficie d’un dispositif de sécurité inédit et controversé

À la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy bénéficie d’un dispositif de sécurité inédit et controversé© Getty Images
Brigade de police à la prison de la Santé où Nicolas Sarkozy est enfermé.
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Nicolas Sarkozy est placé à l’isolement à la prison de la Santé sous protection armée constante de la police, une mesure inédite. Le dispositif, décidé par le ministère de l’Intérieur, provoque la colère des syndicats et un malaise dans l’administration pénitentiaire. Cette protection d’exception interroge sur l’égalité de traitement.

Nicolas Sarkozy n’est décidément pas un détenu comme les autres. Depuis son incarcération à la prison de la Santé à Paris, l’ancien président de la République bénéficie d’un dispositif de protection exceptionnel, inédit dans l’histoire de l’administration pénitentiaire française.

Confirmé mercredi 22 octobre par le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, le dispositif repose sur la présence permanente de deux officiers armés du Service de la protection (SDLP) affectés à la surveillance exclusive de M. Sarkozy, « compte tenu de son statut et des menaces qui pèsent sur lui ».

Placé à l’isolement dans un quartier restreint d’une vingtaine de cellules, il est ainsi accompagné dans chacun de ses déplacements – promenade, parloir ou salle de sport – par deux policiers et deux surveillants pénitentiaires.

Une sécurité qui ne fait pas consensus

Ces agents du SDLP, volontaires et déjà familiers de la protection de l’ex-président, se relaient toutes les douze heures, l’un restant posté devant la cellule, l’autre se reposant dans une pièce attenante. En tout, sept fonctionnaires armés assureront cette mission, fait sans précédent dans un environnement carcéral.

Le personnel de la Santé, mis devant le fait accompli, a été stupéfait de voir des policiers armés évoluer dans un espace où la détention d’armes est strictement proscrite. Cette décision, tenue secrète jusqu’à sa mise en œuvre, a immédiatement provoqué un tollé parmi les surveillants et les syndicats.

L’UFAP-UNSA Justice, principal syndicat des personnels pénitentiaires, a fustigé dans un communiqué un « dispositif insensé » et une « humiliation sans précédent pour le corps pénitentiaire », estimant que cette mesure « piétine les règles élémentaires de sécurité » et instaure un « régime d’exception indigne de la République ».

Des directeurs de prison dénoncent également une « remise en cause » de la capacité de l’administration à assurer la sécurité d’un détenu, fût-il un ancien chef d’État. D’autres s’interrogent sur la chaîne de commandement : en cas d’incident, qui décide, le directeur de la prison ou les officiers du SDLP ?

La décision, entourée d’un flou administratif, semble résulter d’une concertation entre Beauvau et la Chancellerie, sans qu’aucune des deux institutions n’en revendique pleinement la paternité. Si le ministère de l’Intérieur justifie la mesure par la nécessité de protéger une personnalité menacée, plusieurs cadres pénitentiaires soulignent que le quartier d’isolement de la Santé ne compte plus de détenus dangereux, les profils terroristes et les criminels du narcotrafic ayant été transférés ailleurs.

Beaucoup y voient donc une décision politique plus que sécuritaire. Le dispositif, selon Laurent Nuñez, « sera maintenu tant que le besoin sera jugé utile », sans calendrier de fin défini.

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