«Un mélange de cynisme et de mesquinerie» : Valls dénonce son éviction et attaque Macron et Lecornu

«Un mélange de cynisme et de mesquinerie» : Valls dénonce son éviction et attaque Macron et Lecornu Source: Gettyimages.ru
Manuel Valls, ancien Premier ministre et ancien ministre des Outre-mer, à l'Élysée, le 5 février 2025. [Photo d'archives]
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Manuel Valls revient sur son éviction du gouvernement Lecornu II, une semaine seulement après y avoir été reconduit. Dans un entretien, il accuse Macron et Lecornu de cynisme et de mesquinerie. Il dénonce un pouvoir centré sur la communication plutôt que sur l’action et accuse l’exécutif d’avoir vidé le débat politique de sa substance.

Écarté du gouvernement Lecornu II seulement quelques jours après y avoir été reconduit, Manuel Valls sort du silence et règle ses comptes. Dans une interview au Point publiée le 21 octobre, l’ancien Premier ministre attaque sans détour Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu, qualifiant sa mise à l’écart de « mélange de cynisme et de mesquinerie ». Il affirme n’avoir reçu aucune explication cohérente, ni de la part du président de la République ni du chef du gouvernement.

Manuel Valls, qui avait fait un retour surprise au ministère des Outre-mer en décembre 2024 sur proposition de François Bayrou, explique que sa mission était loin d’être achevée. Il cite notamment l’accord historique de Bougival sur la Nouvelle-Calédonie, signé en juillet entre l’État, les loyalistes et une partie des indépendantistes, un accord que le FLNKS a rejeté depuis. Selon Valls, « il n’y a pas d’autre choix que de mettre en œuvre ce texte ».

Il ajoute avoir également lancé plusieurs chantiers importants : la lutte contre la vie chère, la réforme institutionnelle pour les territoires d’Outre-mer et le suivi de la situation à Mayotte. « Ma mission nécessitait du temps et de la stabilité », déplore-t-il. Il affirme avoir été victime de ses propres réussites, notamment en Nouvelle-Calédonie, où il dit avoir « réinstauré le dialogue là où d’autres avaient échoué ».

Critique d’un gouvernement en trompe-l’œil

Le ministre évincé conteste l’argument du Premier ministre, qui aurait évoqué un besoin de renouvellement et d’ouverture à la société civile. « Ce gouvernement n’est ni renouvelé ni composé exclusivement de membres de la société civile », tranche-t-il. Plusieurs figures politiques déjà présentes dans les précédents gouvernements ont en effet été maintenues : Gérald Darmanin, Rachida Dati ou encore Catherine Vautrin.

Sur le fond, Manuel Valls livre une critique sévère du macronisme. Il dénonce une « négation du politique » et affirme que le pouvoir actuel s’est construit sur « l’absorption des partis traditionnels », sans véritable coalition ni projet collectif. Il appelle à construire une nouvelle alliance politique allant « du centre droit aux socialistes » pour éviter une confrontation entre La France insoumise et le Rassemblement national lors de la présidentielle de 2027.

Il accuse également le pouvoir actuel d’avoir « vidé le débat politique de sa substance » et d’être « centré sur la communication plutôt que sur l’action », selon ses mots.

Désaccords profonds et ambitions politiques

Dans cet entretien, il revient aussi sur ses désaccords profonds avec Emmanuel Macron. L’un d’eux concerne la reconnaissance de l’État palestinien, annoncée en septembre 2025 à l’ONU. Valls ne critique pas la reconnaissance en soi, mais regrette l’absence de conditions préalables. Plus encore, il pointe un « malaise » dans la relation entre la France et ses citoyens juifs, qu’il estime accentué par certaines décisions présidentielles, comme le refus de participer à la marche contre l’antisémitisme en novembre 2023.

Manuel Valls affirme vouloir continuer à jouer un rôle dans la vie politique française. S’il ne se déclare pas candidat pour 2027, il souhaite contribuer à l’émergence d’un projet républicain qui, selon ses mots, doit « sauver la démocratie et la République ». Il appelle à « réinventer notre manière de gouverner », notamment en redonnant du pouvoir aux corps intermédiaires et en recourant davantage au référendum.

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