Marine Le Pen anticipe la chute imminente de Sébastien Lecornu

Lors d’un meeting à Bordeaux, Marine Le Pen a prédit la censure rapide du gouvernement de Sébastien Lecornu, dénonçant un «pouvoir usé». Le RN, prêt pour une dissolution, mise sur une alternance portée par Jordan Bardella.
À Bordeaux, devant plus de 6 000 militants galvanisés, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, a prononcé un discours offensif, prédisant la chute prochaine du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu.
Lorsque ce gouvernement déjà oublié sera censuré, probablement dans quelques semaines, ou dans quelques mois, vous serez à nouveau appelés aux urnes.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 14, 2025
Vous aurez le pouvoir de faire de Jordan votre Premier ministre. pic.twitter.com/MmvQLIPGeg
Lors de ce meeting, initialement prévu pour préparer les municipales de 2026, la présidente du groupe RN à l’Assemblée a saisi l’occasion pour attaquer le « macronisme », qu’elle juge responsable de la « paralysie » du pays et de la dégradation de la note de la dette française par l’agence Fitch.
« Ce gouvernement déjà oublié sera censuré dans quelques semaines ou mois », a-t-elle lancé, promettant un retour aux urnes. Accompagnée de Jordan Bardella, président du RN, Marine Le Pen a esquissé un programme en quatre axes : rétablissement des comptes publics, relance du pouvoir d’achat, sécurisation des frontières et redressement de l’État, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Le RN promet des économies en réduisant l’immigration, l’aide au développement et la contribution à l’Union européenne, tout en dénonçant une « immigration parasitaire ».
Réaliser des économies sur l’immigration de guichet social, qui coûte près de 20 milliards d’euros par an, ce ne serait pas possible ?
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 14, 2025
Réduire notre contribution nette à l’Union européenne, qui dépasse désormais les 10 milliards d’euros par an, ce ne serait pas possible ? pic.twitter.com/t5mUvla8cu
Malgré sa condamnation pour détournement de fonds, en appel, Marine Le Pen se projette déjà à Matignon, voire à l’Élysée, désignant Bardella comme potentiel Premier ministre. Le RN pose des « lignes rouges » pour négocier avec Sébastien Lecornu : pas de hausses d’impôts, moins d’aides aux immigrés et une programmation énergétique favorable à ses vues. Cependant, aucun contact n’a encore été établi avec Matignon, alors que le PS, interlocuteur privilégié de Sébastien Lecornu, est déjà en discussions. Marine Le Pen dénonce une « carriole sans chevaux », moquant la tentative du chef du gouvernement de rallier socialistes et LR. « La probabilité qu’on censure est très forte », confie Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, qui attend l’examen du budget pour agir.
En coulisses, le parti soigne son image de responsabilité, conscient que précipiter une censure sans soutien du PS pourrait décevoir son électorat. En attendant, le RN se prépare à une dissolution qu’il juge inévitable, espérant capitaliser sur le mécontentement populaire pour imposer son « alternance nationale ».