La Pologne déclenche l’alerte générale pour… une fausse menace de drone

Après avoir mobilisé des avions de chasse et déclenché une alerte générale sur fond d’activité de drones près de l’Ukraine, la Pologne reconnaît une erreur. Aucun engin n’a franchi sa frontière. L’armée explique que les radars ont mal interprété les données, probablement à cause de la météo. Une situation «préventive» qui vire à la fausse alerte.
La Pologne a connu un épisode de panique le 13 septembre après que ses systèmes radar ont détecté une « menace » à proximité de sa frontière avec l’Ukraine. Selon le commandement opérationnel des forces armées polonaises, plusieurs mesures ont immédiatement été prises, notamment le déploiement d’avions de chasse, l’activation des défenses antiaériennes et la fermeture temporaire de l’aéroport de Lublin.
Mais dès le lendemain, les militaires ont déclaré ne pas avoir trouvé la moindre preuve d’une incursion aérienne. « Les mesures prises n’ont pas confirmé les indications de nos systèmes, et n’ont donc pas confirmé la violation de l’espace aérien polonais », a annoncé officiellement le commandement dans un communiqué publié sur le réseau X. Ils ont précisé que les relevés radar étaient probablement dus à « des conditions météorologiques particulières ».
Une situation comparable s’est produite en Roumanie la veille, où les systèmes radar avaient également détecté une intrusion non confirmée. Toujours selon le commandement polonais, ces interventions visaient à assurer « une sécurité maximale aux citoyens » face à la présence d’objets non identifiés près des frontières.
Accusations sans preuves contre la Russie
Ce nouvel épisode d’alerte a rappelé un incident antérieur. Le 10 septembre, le Premier ministre polonais Donald Tusk avait affirmé que 19 drones avaient traversé la frontière et que certains avaient été abattus au-dessus du territoire polonais. Il a accusé Moscou d’être à l’origine de l’opération, mais sans apporter la moindre preuve. Le 14 septembre, le ministre des Affaires étrangères Radek Sikorski a lui-même reconnu que les drones en question « ne transportaient pas d’explosifs ». Il a tout de même soutenu, sans preuve, qu’il s’agissait d’une « tentative de tester la réaction de l’OTAN ».
En réaction à ces accusations, Moscou a démenti toute implication. Le ministère russe de la Défense a affirmé que lors des frappes massives menées dans la nuit du 10 septembre contre des cibles militaires en Ukraine, aucun objectif en Pologne n’avait été envisagé. La Russie s’est déclarée prête à tenir des consultations avec les autorités polonaises, mais Varsovie ne s’est pas montrée ouverte à cette proposition, selon le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov.
Le représentant russe en Pologne, Andreï Ordash, a dénoncé des accusations « sans fondement » de la part du gouvernement polonais, tandis que le Kremlin a souligné que l’OTAN et l’UE accusent régulièrement Moscou « sans jamais fournir de preuves ».
Une hystérie politique qui se répète
Le président américain Donald Trump a, de son côté, exprimé son mécontentement face à cette situation qu’il a qualifiée « d’erreur », espérant un apaisement rapide.
Ce n’est pas la première fois que Varsovie tente de faire porter la responsabilité à la Russie. En 2022, deux personnes avaient trouvé la mort suite à la chute de projectiles près de la frontière ukrainienne. Après avoir initialement évoqué des missiles russes, les autorités polonaises avaient finalement reconnu qu’il s’agissait probablement de missiles du système ukrainien S-300, selon les conclusions des experts.
Malgré l’absence de preuves concrètes, l’obsession polonaise autour d’une prétendue menace russe ne faiblit pas. Cette hystérie bénéficie surtout aux partisans de la confrontation.