À Tourcoing, Darmanin se pose en héraut d’une droite sociale

Le 31 août 2025, à Tourcoing, Darmanin a fait la promotion d'une « droite sociale » lors de sa rentrée, abandonnant le sécuritaire pour séduire avec des mesures sociales. Cette stratégie vise 2027, mais s’inscrit dans un climat tendu avant le vote de confiance. Son discours divise entre innovation et prudence politique.
Gérald Darmanin a marqué sa rentrée politique dimanche 31 août à Tourcoing, transformant le jardin botanique en théâtre d’une ambition renouvelée. Devant plus de mille sympathisants, le ministre de la Justice a abandonné les thèmes sécuritaires qui ont fait sa renommée pour incarner une « droite sociale », prônant l’empathie envers les plus fragiles.
Avec un discours mêlant la scolarisation dès deux ans et des allocations dès le premier enfant, il a cherché à poser les jalons d’une candidature potentielle à la présidentielle de 2027, loin des querelles institutionnelles qui agitent Paris.
Un appel au PS et aux Républicains
Gérald Darmanin, accompagné de figures comme Sébastien Lecornu, Agnès Pannier-Runacher et Amélie de Montchalin, a alerté sur un « drame social qui gronde », évoquant une violence latente dans un pays où l’inflation reste à 0,9 % selon les derniers chiffres. Son entourage vante une singularité : un ministre qui aime la police, mais préfère parler cœur, contrastant avec les discours économiques dominants. Certains ont salué une vision pragmatique, d’autres y voient une stratégie pour séduire au-delà de son camp.
Alors que le climat politique s’alourdit avec les tensions autour de LFI et du RN, Darmanin doit naviguer entre une droite modérée et les attentes d’une base plus conservatrice. Son appel à l’unité, lancé sous les arbres centenaires du parc botanique, a été salué par des soutiens comme Mathieu Lefèvre, qui y voit des thèmes essentiels trop souvent ignorés.
« Lundi 8 septembre, il faut que les forces politiques ne nuisent pas à la France, n’abîment pas la France », a déclaré le garde des Sceaux en clôture de sa rentrée politique à Tourcoing. « Bien sûr, ce gouvernement doit faire des efforts, doit tendre la main, doit peut-être modifier - le Premier ministre l’a dit lui-même - un certain nombre de propositions. Mais quel coup, quel abîme, quel hématome que de jouer au jeu politique de l’instabilité institutionnelle », a-t-il développé.
« La France, qui est un immense pays avec un immense peuple, est tout à fait capable de relever ce défi, à condition que nous soyons responsables », a-t-il dit, s’adressant au Parti socialiste, « un grand parti d’opposition responsable », mais aussi aux Républicains (LR), son ancienne formation, « dont on n’imagine pas un seul instant qu’ils ne puissent pas soutenir le gouvernement ».