Plainte contre le député français Aurélien Taché après une publication choc sur la police

Le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a déposé plainte contre le député LFI Aurélien Taché pour un post sur X jugé «diffamatoire et injurieux» envers les forces de l’ordre. Une affaire qui ravive les tensions autour des violences policières.
Le 19 août, le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a annoncé avoir porté plainte contre Aurélien Taché, député LFI de la 10e circonscription (Cergy), pour une publication sur X jugée « diffamatoire et injurieuse » envers les policiers du département.
J’ai déposé plainte, ce jour, à l’encontre de Monsieur Aurélien Taché en raison de sa communication sur X, diffamatoire et injurieuse envers les policiers du Val-d’Oise.
— Préfet du Val-d'Oise (@Prefet95) August 19, 2025
Je l’engage par ailleurs à retirer cette publication, déshonorante pour un élu valdoisien.
J’apporte mon… pic.twitter.com/TXQwsGEERl
Le haut-fonctionnaire a reçu le soutien du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR), ce qui a contribué à alimenter la polémique.
La mort d’un homme de 33 ans à l’origine de la polémique
Dans ce post, publié le 18 août, l’élu écrivait : « La police tue partout. Dans le Val-d’Oise où je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres où j’ai grandi. Pensées à Gabriel et sa famille et bravo à ceux qui se battent pour sa mémoire. »
La police tue partout.
— Aurélien Taché (@Aurelientache) August 18, 2025
Dans le Val-d'Oise ou je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres ou j'ai grandi.
Pensées à Gabriel et sa famille et bravo à ceux qui se battent pour sa mémoire. https://t.co/yOHRKuCDZL
Ces mots font référence à la mort de Gabriel B., 33 ans, abattu par un gendarme à Augé (Deux-Sèvres) dans la nuit du 20 au 21 mai 2025, lors d’une intervention pour tapage nocturne. Selon le parquet de Niort, le gendarme, confronté à un individu menaçant tenant un objet non identifié, s’est senti acculé et a tiré après plusieurs injonctions. La victime, touchée au flanc, est décédée sur place.
Deux enquêtes ont été ouvertes, tandis que la mère de Gabriel, contestant la version officielle, a porté plainte, dénonçant un comportement inhabituel de son fils, décrit comme non violent. Le préfet Court a dénoncé une publication « déshonorante pour un élu valdoisien ».
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a appuyé cette démarche, déclarant sur X : « Ne rien laisser passer. » Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a également apporté son soutien au préfet du Val-d’Oise, affirmant : « La police ne tue pas. »
Soutien total à mon collègue Philippe Court. Non, Monsieur le député, la police ne tue pas. Les policiers, comme les gendarmes, sont au service de nos concitoyens et assurent leur sécurité, comme celle des élus de la République qu’ils respectent. Chacune de leur intervention est… https://t.co/Fyg3iMbfbO
— Laurent Nuñez (@NunezLaurent) August 19, 2025
Les députés LFI ont largement apporté leur soutien à leur collègue, à l’image de Thomas Portes, qui a accusé le préfet d’agir comme un « porte-flingue ».
Soutien total à mon collègue @Aurelientache aujourd’hui ciblé par le @Prefet95 qui agit comme porte-flingue @BrunoRetailleau.
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) August 19, 2025
Aucune intimidation ou menace ne nous fera céder dans le combat que nous menons aux côtés des familles de victimes de violences policières.
Nahel,…
Nadège Abomangoli a de son côté fustigé le message du ministre de l’Intérieur : « Le chef de la police politique est satisfait des basses œuvres de ses subordonnés ! »
À quelques jours de la rentrée de septembre, pour laquelle LFI appelle à la mobilisation, cette nouvelle passe-d’armes entre les députés mélenchonistes et la police pourrait laisser entrevoir un mois de septembre agité.