Bretagne : polémique autour d’un projet immobilier de Sandrine Rousseau en milieu agricole
© Aurelien Morissard Source: AP
L’éventuelle acquisition d’une maison à Dinéault, dans le département du Finistère en région Bretagne, par la députée écologiste Sandrine Rousseau, provoque l’incompréhension de plusieurs agriculteurs locaux, en raison de ses propos passés jugés méprisants envers le monde agricole.
L’annonce, rapportée le 30 juillet par Le Télégramme, selon laquelle Sandrine Rousseau envisagerait d’acheter une ancienne bergerie dans la commune de Dinéault (Finistère), a déclenché une vive réaction dans le monde agricole local. Bien que l’élue ait précisé qu’« aucun engagement définitif n’a été pris », certains exploitants ne cachent pas leur surprise, voire leur irritation, face à cette possible installation.
Au cœur des tensions : des propos tenus par la députée écologiste sur la rentabilité des agriculteurs, affirmant sur Le Média qu’elle n’en avait « rien à péter ». Ces déclarations ont suscité la colère de plusieurs acteurs du secteur, à commencer par Patrik Sastre-Coader, éleveur de moutons et secrétaire général de la Coordination rurale du Finistère. Dans une lettre ouverte publiée sur Facebook, l’agriculteur ironise sur l’arrivée d’une « nouvelle voisine » et interroge la cohérence du projet de l’élue dans une commune « très agricole, très contestée, très critiquée ». Il met en doute la capacité de l’élue à entretenir des relations apaisées avec un milieu qu’elle a « souvent critiqué ».
Du côté de la municipalité, le maire de Dinéault s’est montré réservé : « C’est un choix surprenant, compte tenu de la personnalité clivante de Mme Rousseau et des tensions déjà existantes entre elle et le monde agricole. » La commune compte actuellement 38 exploitations agricoles, dont un tiers en agriculture biologique.
Une phrase sortie de son contexte
Sandrine Rousseau, interrogée par Le Télégramme, se défend de toute hostilité à l’égard des agriculteurs. Elle explique fréquenter la région chaque été depuis trente ans et être en quête « d’un lieu de ressourcement ». Elle affirme que sa fameuse phrase a été sortie de son contexte, ajoutant : « Je veux que les agriculteurs aient une vie digne et un revenu décent, ce que ne permet pas l’agrobusiness. »
Dans l’attente d’une confirmation ou non de cette installation, Patrik Sastre-Coader appelle les agriculteurs de la région à un moment de rassemblement convivial le 8 août prochain sur son exploitation. Un geste qui pourrait, selon lui, être l’occasion de rappeler les réalités du terrain à une élue souvent perçue comme éloignée des préoccupations du monde rural.
