France : Bernard Arnault fustige le projet de surtaxe des grandes entreprises, la gauche s'insurge

Le patron du groupe de luxe LVMH s’est agacé du projet du gouvernement de surtaxer les bénéfices des grandes entreprises en France. De nombreuses personnalités de gauche s’en sont vivement prises à l’homme d’affaire qui a également eu des soutiens.

«Je les défends parce qu’ils sont non seulement utiles, mais indispensables. Ils créent de l’emploi et de la richesse, ils innovent et payent des impôts. J'ignore si l'on peut en dire autant de vous». Sur le réseau social X, l’eurodéputée Sarah Knafo fait partie des personnalités politiques françaises qui ont pris la défense du PDG du groupe LVMH et première fortune de France Bernard Arnault.

Le 28 janvier, lors de la présentation des résultats de son groupe, Bernard Arnault avait critiqué le projet de «contribution exceptionnelle» sur les bénéfices des grandes entreprises prévu dans le Budget 2025. Projet qu'il a qualifié de «taxation du “made in France”». 

«Quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40 % les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal !» a-t-il déclaré.

Si la gauche a largement critiqué la première fortune du pays, celui-ci a néanmoins trouvé de nombreux soutiens. 

«Un peu de décence», «un ingrat et un antipatriote»

Le député Nouveau Front Populaire (NFP) de la Somme François Ruffin a réclamé «un peu de décence» à l’homme d'affaires dont il affirme qu’il «gagne en une année le salaire de 810 000 Français éboueur, infirmière ou professeur» et d’ajouter que «sa fortune a décuplé en dix ans» et qu’elle atteindrait aujourd’hui «190 milliards» d’euros. 

Sa collègue Insoumise Alma Dufour s’est montrée encore plus offensive, n’hésitant pas a affirmé au micro de BFM TV que «c’est un ingrat parce qu’il oublie de préciser […] que grâce à Emmanuel Macron sa fortune a,non pas doublé, mais quadruplé en sept ans» évoquant également des «délocalisations» du groupe LVMH en qualifiant Bernard Arnault d'«ingrat».

Le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel s’est lui exprimé sur les réseaux sociaux, dénonçant un «patriotisme en carton» tandis que la maire socialiste de la ville de Nantes, Johanna Rolland,

a affirmé de son côté qu'«il y a un honneur patriotique à contribuer à ce qui fonde le modèle français».

«La coupe est pleine», «Bernard Arnault a raison», le patron de LVMH compte aussi des soutiens

«Monsieur Arnault c’est quand même 40 000 emplois en France». Le directeur de l’association Contribuables Associés Benoit Perrin a défendu sur le plateau de CNews le patron de LVMH et d’évoquer le «ras le bol» des contribuables et des patrons européens face à l'impôt.

Le chroniqueur média Kévin Bossuet s’en est pris aux troupes mélenchonistes affirmant sur X : «le jour où les Insoumis auront créé autant d'emplois que les grands patrons comme Bernard Arnault ou Vincent Bolloré qu'ils stigmatisent, ils seront peut-être crédibles».

«Bernard Arnault a raison !» a déclaré, à droite, le président de l’UDR Eric Ciotti. «Plutôt que de favoriser l’investissement et l’attractivité, le gouvernement Bayrou surtaxerait à 40 % l’impôt sur les sociétés des plus grandes entreprises françaises», a-t-il ajouté.

Le député Rassemblement national Sébastien Chenu s’est lui montré plus nuancé, interrogeant sur le plateau de BFM TV : «qui Bernard Arnault a-t-il soutenu ces dernières années ? Ce qu'il déplore aujourd'hui c'est le résultat de son bulletin de vote pour Emmanuel Macron !».

Le président du Medef, le principal syndicat patronal, Patrick Martin a affirmé sur les ondes de RTL ce 30 janvier à propos de grands chefs d’entreprises : «ceux qui peuvent partir partent et ils ont raison […] je ne les incite pas à le faire mais la rationalité veut que».