Liban : en dépit du cessez-le-feu, les tensions augmentent entre le Hezbollah et Tsahal
Ce 30 janvier, l'armée israélienne dit avoir intercepté un drone de reconnaissance du Hezbollah qui était entré dans l'espace aérien de l'État hébreu. Malgré le cessez-le-feu, Tsahal continue ses opérations au Liban.
Pour la première fois depuis le début de la trêve entre le Hezbollah et l'armée israélienne, entrée en vigueur le 27 novembre dernier, Tsahal a annoncé avoir intercepté ce 30 janvier un drone de reconnaissance de la milice chiite qui était rentré dans l'espace aérien de l'État hébreu.
«L'armée de l'air a intercepté il y a peu un drone de collecte de renseignements du Hezbollah lancé vers le territoire israélien, sans qu'aucun avertissement n'ait été déclenché conformément à la politique établie», a indiqué le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee dans un post sur la plateforme X.
Il a également souligné que Tsahal «ne permettra pas les activités terroristes du Hezbollah depuis le Liban et agira pour éliminer toute menace pour l’État d’Israël et ses citoyens». L'opération n'a été ni démentie ni confirmée par le parti chiite libanais.
Le ton monte entre Tsahal et le Hezbollah
Toutefois, le survol d'un drone en territoire israélien s'inscrit dans un contexte de recrudescence des tensions. Alors que l'armée israélienne, en vertu de l'accord de cessez-le-feu, devait quitter la totalité du territoire libanais 60 jours après le 27 novembre, elle a décidé de prolonger sa présence jusqu'au 18 février prochain.
Cette décision a provoqué l'ire de la population libanaise résidant dans le sud du pays. Des milliers de Libanais ont tenté de rejoindre leurs habitations. L'armée israélienne a ouvert le feu le 26 janvier, faisant 22 victimes dont deux soldats de la troupe.
De surcroît, dans la soirée du 29 janvier, un drone israélien a mené une frappe à Yohmor el-Chqeif, près de Nabatieh. La veille, le 28 janvier, des frappes israéliennes avaient fait des dizaines de blessés dans le sud du pays du Cèdre, rapporte L'Orient-Le Jour. Le chef parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a condamné ces attaques les qualifiant d'«agression sioniste ignoble», ajoutant : «c'est une preuve de plus de la menace permanente que représente l'entité israélienne pour notre peuple, notre pays et sa sécurité».
Le chef du commandement nord de l'armée israélienne, le général Ori Gordin, a averti que «si le Hezbollah tente de reprendre les combats, il sera frappé encore plus fort, y compris ses dirigeants».