Pouvoir d’achat : une étude gouvernementale constate l’explosion des prix de l’immobilier en France
A en croire les statistiques, le pouvoir d’achat moyen en France est resté stable comparé à l’inflation. Mais l’évolution des prix du logement donne une clé pour comprendre le sentiment de paupérisation exprimé par le mouvement des Gilets jaunes.
Le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), émanation du ministère de la Transition écologique, a publié début janvier un rapport sur l'évolution à long terme des prix de l'immobilier. On y trouve un indice sur l’évolution du rapport entre le revenu disponible des ménages et les prix des logements. qui révèle une explosion de ces derniers sans rapport avec la progression des revenus.
Pour un indice 100 en 2000, la France atteignait mi-2018 un indice de 163, contre 160 au Royaume-Uni, 151 en Espagne, 110 aux Pays-Bas et, surtout, 100 en Allemagne.
Cela signifie que le rapport entre les prix (à l’achat) de l’immobilier et le revenu disponible moyen s’est accru en France de 63% au détriment des revenus au cours des deux dernières décennies. Mais en Allemagne, ce rapport est demeuré stable sur la même période. Une donnée capitale pour comparer l’évolution du pouvoir d’achat dans les deux premières économies de la zone euro.
Dans son numéro daté de janvier 2019, la revue Alternatives économiques analyse ces données et identifie ainsi une des conséquences de ce décalage croissant : «Un éloignement de plus en plus important entre lieux de travail et domicile pour trouver des prix abordables. Ce qui contribue à rendre les Français plus sensibles que leurs voisins aux prix des carburants.»
En ce qui concerne les loyers, le CGEDD, qui prend en considération ce que la statistique appelle des «séries longues» révélait aussi dans une étude parue en 2013 une contradiction apparente : depuis les années 1970, l’indice des loyers de l’INSEE a augmenté parallèlement au revenu moyen de l’ensemble des ménages, mais le loyer moyen des locataires a doublé par rapport à leur revenu. Cela résulte principalement d'une paupérisation des locataires de 0,8% par an en moyenne par rapport à l’ensemble des ménages.
Lire aussi : Les Misérables : le retour