L’Algérie qualifie la dénonciation de l’accord de 1968 d’«affaire franco-française»

L’Algérie qualifie la dénonciation de l’accord de 1968 d’«affaire franco-française»© AL24 News
Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères
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La diplomatie algérienne a opté pour l'impassibilité face au vote de la résolution proposée par le Rassemblement national, en considérant qu'il s'agit d'une décision relevant d'une affaire intérieure française, selon les déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf s'est exprimé le 2 novembre au micro de la chaîne algérienne AL24 News sur l’adoption d’un projet de résolution présenté le 30 octobre dernier par le Rassemblement national, qui dénonce l’accord franco-algérien de 1968, régissant l’immigration algérienne en France. Le chef de la diplomatie algérienne a considéré que la question relève d’une affaire « franco-française », qui, « sur le fond », concerne « l’Assemblée nationale et le gouvernement français. C'est une affaire intérieure ».

Le gouvernement algérien ne s’estime pas concerné « pour le moment »

Le chef de la diplomatie algérienne a d’abord fait part de son respect pour l’Assemblée nationale française avant de déclarer : « Lorsque j’ai vu ce vote, la première pensée qui m’est venue à l’esprit : c’est la course à l’échalote qui se poursuit. » Face à cette situation, il a exprimé sa « tristesse » qu’un pays « aussi grand que la France » fasse de l’histoire d’un autre pays, « indépendant et souverain, l’objet d’une compétition électorale anticipée en France ».

Ahmed Attaf a expliqué que l’affaire « pourrait nous concerner si ça devient une affaire de gouvernement à gouvernement, parce que l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental, c’est un accord international et le gouvernement français ne nous a rien dit à ce sujet, et donc sur le fond, nous ne réagissons pas ». Le ministre a indiqué que sur le « plan gouvernemental, nous n’avons rien vu venir, et nous espérons ne rien voir venir ».

« Connaissance très biaisée » de l’accord de 1968

Concernant l’accord de 1968, le chef de la diplomatie algérienne a déclaré que certains politiques et médias français en ont une « connaissance très biaisée », expliquant que « cet accord n’a jamais été libéral pour favoriser l’immigration algérienne, bien au contraire. Il est venu établir des restrictions par rapport au régime établi par les accords d’Évian ». Selon lui, il s’agit plutôt d’un « accord historique restrictif ».

Dans son commentaire du rapport établi par deux députés macronistes sur l’accord de 1968, Ahmed Attaf a expliqué que l’« on attribue beaucoup de choses [à l’accord, NDLR]. » « J’ai entendu récemment qu’il coûtait à la France deux milliards d’euros, ce qui m’a rappelé l’aide au développement, ce qui n’a rien à voir avec la réalité. C’est totalement infondé. Ce sont des chiffres fantaisistes », a-t-il affirmé.

Pour rappel, le texte de dénonciation de l’accord de 1968 est passé de justesse à l’Assemblée nationale française avec 185 voix pour contre 184 voix contre. Mais ce vote a relancé de plus belle le débat sur les relations entre Paris et Alger, qui ne cessent de s’enliser, sur fond de compétition électorale anticipée en France. Selon certains observateurs, le vote de dénonciation demeure symbolique et n’a que peu de chances de faire disparaître l’accord, un scénario qui pourrait coûter cher à la France en matière diplomatique dans la région. Pour le gouvernement français, la question est désormais d’opter pour une transformation de la décision parlementaire en action concrète ou de préserver un statu quo diplomatique déjà très fragile.

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