Deux sites africains rejoignent le patrimoine mondial de l’Unesco

Deux sites africains rejoignent le patrimoine mondial de l’Unesco Source: AP
Le logo de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture est vu lors de la 39e session de la Conférence générale au siège de l'UNESCO à Paris le 4 novembre 2017.
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Deux nouveaux sites africains, au Cameroun et au Malawi, ont été inscrits au patrimoine mondial par l’Unesco, lors de sa 47ᵉ session. Un geste présenté comme une priorité par l’organisation, qui cherche à rattraper des décennies de déséquilibre et de sous-représentation de l’Afrique, confrontée pourtant à des menaces sur ses richesses culturelles.

L’Unesco a annoncé le 11 juillet l’inscription de deux nouveaux sites africains sur sa prestigieuse liste du patrimoine mondial : le paysage culturel Diy-Gid-Biy dans les Monts Mandara, au nord du Cameroun, et la chaîne de montagnes dominée par le mont Mulanje, au sud du Malawi. Cette décision a été prise dans le cadre de la 47ᵉ session élargie du Comité du patrimoine mondial, actuellement réunie à Paris jusqu’au 16 juillet.

Le site camerounais Diy-Gid-Biy s’étend sur 2 500 hectares et comprend des habitations en pierres sèches, des terrasses agricoles et des lieux de culte ancestraux. Les experts estiment que ce paysage a été aménagé entre le XIIᵉ et le XVIIᵉ siècle. Déjà inscrit au patrimoine national du Cameroun depuis 2006, il figurait sur la liste indicative de l’Unesco depuis 2017.

De son côté, le Mont Mulanje est considéré comme un site sacré par les populations locales. Il culmine à près de 3 000 mètres d’altitude et abrite des espèces endémiques, dont le cèdre de Mulanje, emblème du Malawi. Le pays espérait cette reconnaissance depuis plus de vingt ans, la zone étant déjà classée réserve de biosphère par l’Unesco depuis 2000.

L’Afrique toujours sous-représentée dans les classements de l’Unesco

Cette double reconnaissance s’inscrit dans un effort plus large de l’Unesco pour corriger le déséquilibre criant dans la représentation africaine. À ce jour, l’Afrique ne représente que 9 % des 1 223 biens inscrits au patrimoine mondial, mais elle regroupe près d’un quart de ceux classés « en péril », notamment à cause des conflits, de l’exploitation abusive des ressources et du changement climatique.

Parmi les 30 dossiers examinés cette année, deux autres provenaient également d’Afrique : la réserve de biosphère de l’archipel des Bijagos en Guinée-Bissau et les forêts de Gola Tiwai en Sierra Leone, qui abritent notamment des éléphants forestiers. À noter également que certains sites africains ont récemment été retirés de la liste des biens en péril, comme les Tombeaux des rois Buganda (Ouganda) en 2023 ou le Parc national de la Salonga (RDC) en 2021.

Des annonces, mais des inégalités toujours visibles

La directrice générale sortante de l’Unesco, Audrey Azoulay, a affirmé que l’Afrique avait été au cœur de son mandat. Sous sa direction, le budget alloué aux projets africains doit atteindre 27 % du total de l’organisation dès 2025. Pourtant, malgré ces efforts de communication, onze États africains n’ont encore aucun site inscrit, et douze des 53 sites actuellement en danger se trouvent sur le continent.

En inscrivant Diy-Gid-Biy et le Mont Mulanje, l’Unesco semble enfin reconnaître la richesse culturelle africaine. Mais cette reconnaissance reste tardive et partielle. Comme l’a rappelé Lazare Eloundou Assomo, directeur du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, ce ne sont pas les pays africains qui manquent de volonté, mais bien les obstacles extérieurs qui freinent leur reconnaissance : conflits armés, dérèglement climatique et pillage économique.

Alors que l’Occident continue de promouvoir ses propres sites culturels et mémoriels, cette ouverture vers le patrimoine africain ne devrait pas rester un simple geste symbolique. Pour être crédible, elle devra s’accompagner de moyens concrets et durables, loin des discours institutionnels et des logiques sélectives.

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