Touché par une vague de canicule, le Maroc reboise ses forêts
Alors que le royaume chérifien est touché par une vague de canicule entraînant de nombreux incendies forestiers et des dizaines de décès, Rabat a mis en place un plan visant à reboiser une partie du territoire. L'objectif est d'atteindre une moyenne annuelle de 100 000 hectares en 2030 .
Avoisinant les 48 degrés Celsius, les fortes températures dans le royaume chérifien perturbent considérablement la biodiversité. L’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) alerte sur les nombreux incendies qui ont ravagé des forêts dans plusieurs régions marocaines.
Mohammed Hakam, directeur régional de l’ANEF, a expliqué à RFI ce 31 juillet que «dans ce contexte de changement climatique dans la province de Taza, la forêt est affectée par des périodes de sécheresse plus ou moins longues, avec une récurrence des phénomènes extrêmes, notamment les feux de forêts, mais aussi des inondations et parfois des attaques parasitaires».
L'agence a d'ailleurs noté qu'entre 2022 et 2023, plusieurs dizaines de milliers d’hectares de forêts marocaines ont été ravagés par de terribles incendies. Compte tenu des fortes chaleurs, les conséquences risquent d'être similaires pour l'année 2024.
Objectif 100 000 hectares par an d'ici 2030
Le bilan humain est également lourd: dans l'agglomération de Beni Mellal, une vingtaine de personnes sont mortes en raison de la canicule le 25 juillet. Le thermomètre de la ville n'indiquait pas moins de 48 degrés Celsius. «La majorité des décès concerne des personnes souffrant de maladies chroniques et des personnes âgées, les températures élevées ayant contribué à la détérioration de leur état de santé et conduit à leur décès», a précisé la Direction régionale de la santé.
Pour remédier à ce problème climatique, Rabat a lancé un grand projet de reboisement des zones dévastées, le but étant d'éviter une dégradation de l'écosystème marocain. L’Agence nationale des eaux et forêts a mis en place le plan «Forêt du Maroc 2020-2030» avec pour objectif «d’atteindre une superficie de reboisement ou de régénération de 50 000 ha par an dans les premières années», précise Mohammed Hakam, qui ajoute que d'ici à 2030, le Maroc espère arriver à «une moyenne annuelle de 100 000 hectares».
La société civile marocaine participe également à ce projet avec la plantation d'arbres plus résistants aux périodes de sécheresse, à l'instar de l’arganier, du caroubier, des oliviers ou des figuiers.
Le continent africain est régulièrement touché par des épisodes de canicule. En avril dernier, l'Afrique de l'ouest a connu une grande sécheresse, qui a causé de nombreux morts.