Accusation de «génocide» à Gaza: la Namibie fustige la position de Berlin
- Avec AFP
La Namibie, pays d'Afrique australe et ex-colonie allemande où s'est déroulé le premier génocide du XXe siècle, déplore le positionnement de Berlin qui a rejeté cette semaine l'accusation de «génocide» portée contre Israël par l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ).
«La Namibie rejette le soutien de l'Allemagne aux intentions génocidaires de l'État raciste d'Israël contre des civils innocents à Gaza», affirme la présidence namibienne dans un communiqué diffusé le 13 janvier.
«Sur le sol namibien, l'Allemagne a commis le premier génocide du XXe siècle en 1904-1908», rappelle Windhoek, estimant que «le gouvernement allemand n'a toujours pas expié le génocide qu'il y a commis».
Regrettant «l'incapacité de l'Allemagne à tirer les leçons de sa terrible histoire», le président namibien Hage Geingob estime «choquante» la décision vendredi 12 janvier par le gouvernement allemand de «rejeter l'accusation moralement juste portée par l'Afrique du Sud» devant la Cour internationale de justice, «selon laquelle Israël commet un génocide contre les Palestiniens de Gaza».
Le président namibien accuse Berlin «d'ignorer» les «plus de 23 000 morts» à Gaza et de «défendre» devant la CIJ «les actes génocidaires et effroyables du gouvernement israélien». Il appelle l'Allemagne à «reconsidérer sa décision inopportune».
Le 12 janvier, le gouvernement allemand a rejeté «fermement et explicitement l'accusation de génocide portée contre Israël» devant la CIJ, jugeant cette accusation «dénuée de tout fondement».
70 000 personnes massacrées entre 1904 et 1908
En Namibie, l'Allemagne fut responsable entre 1904 et 1908 de massacres d'au moins 70 000 personnes appartenant aux peuples indigènes Herero et Nama.
En mai 2021, après plus de cinq ans d'âpres négociations, l'Allemagne a annoncé qu'elle reconnaissait avoir commis un « génocide » dans ce territoire d'Afrique australe qu'elle a colonisé entre 1884 et 1915 et a promis une aide au développement de 1,1 milliard d'euros sur trente ans qui doit profiter aux descendants des deux tribus.