Encore un «sommet de la paix» pour l'Ukraine ? Moscou ne participera pas
Le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine a qualifié ce 11 juillet l’organisation d’un «sommet de la paix» en Ukraine de «nouvelle fraude». Il affirme par ailleurs que Moscou ne participera pas à cet événement.
«Nous n'acceptons pas de tels ultimatums et n'allons pas participer à de tels sommets», a déclaré ce 11 juillet à RIA Novosti le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine, rejetant l’idée d’une participation de Moscou à un nouveau «sommet de la paix» espéré par Kiev.
Le ministre estime que «Kiev et ses maîtres occidentaux» tentent «d'organiser un événement similaire» à celui qui a eu cours mi-juin en Suisse, auquel la Russie n'avait pas été conviée. Dans la foulée de critiques, notamment de la Chine, mais aussi de plusieurs pays dits «du Sud», dont l'Inde ou la Turquie, l'Ukraine avait finalement concédé qu'une participation de la Russie serait un jour nécessaire.
Cette nécessité avait même été explicitement envisagée dans la déclaration finale du sommet.
À l'issue du sommet en Suisse, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, avait admis que plusieurs pays avaient exprimé une vision différente du conflit. «Hier, des voix se sont élevées parmi les pays du Sud pour parler de compromis difficiles qui doivent être trouvés. Ce n’est pas le langage que nous entendons de la part des partenaires occidentaux», avait-il rapporté.
Les propos du vice-ministre russe interviennent après que Bloomberg a rapporté que Kiev souhaitait organiser un deuxième sommet avant l’élection présidentielle américaine de novembre. Selon ce média, un «sentiment d’urgence de la part de l’Ukraine» se fait sentir face à la perspective d'une victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines.
Une «nouvelle fraude», selon Galouzine
Reste que, pour le diplomate, en dépit du changement apparent de position de Kiev, Moscou entend toujours la «rhétorique précédente» qui consiste en un ultimatum en faveur de la formule Zelensky», qui exige notamment le retrait de la Russie de tous les territoires revendiqués par l'Ukraine, dont la Crimée rattachée par référendum à la Russie en 2014. Le diplomate a par ailleurs regretté que l'Ukraine et l'Occident «ignorent délibérément d'autres initiatives pour résoudre la crise ukrainienne».
La Chine a notamment publié en février 2023 une proposition de règlement du conflit en 12 points, impliquant le respect de la souveraineté, l'ouverture de négociations de paix et la levée des sanctions unilatérales. Moscou a salué un plan désireux de tenir compte des intérêts de toutes les parties.
Dans un discours prononcé le 14 juin dernier, le président russe a quant à lui indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», mais aussi une «démilitarisation» et une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie.
Une proposition rejetée par Kiev et ses alliés occidentaux, qui y voient un «ultimatum».