La Russie et l'Inde s'accordent sur la nécessité d'une «résolution pacifique» du conflit en Ukraine
Dans une déclaration commune, la Russie et l'Inde ont souligné la nécessité d'une «résolution pacifique» du conflit en Ukraine «par le dialogue et la diplomatie». Le Kremlin a balayé d'un revers de main les critiques de Volodymyr Zelensky sur la visite de Narendra Modi à Moscou.
Une déclaration commune résumant les résultats du XXIIe sommet annuel russo-indien a été publiée ce 9 juillet en fin de journée sur le site internet du Kremlin. Parmi les 81 points évoquant les multiples collaborations entre les deux pays, Moscou et New Delhi ont convenu que la crise ukrainienne devait trouver une issue pacifique via «le dialogue et la diplomatie» :
Les parties ont souligné la nécessité urgente d'une résolution pacifique du conflit autour de l'Ukraine par le dialogue et la diplomatie, y compris la participation des deux parties. Elles ont noté avec satisfaction les propositions pertinentes de médiation et de «bons offices» visant à une résolution pacifique du conflit conformément au droit international et sur la base de la Charte des Nations unies.
Plus tôt dans la journée, Narendra Modi avait confirmé devant les caméras avoir évoqué la crise ukrainienne avec Vladimir Poutine la veille au soir, alors qu’il était accueilli à la résidence de Novo-Ogariovo.
Modi «heureux» d'avoir échangé «de manière ouverte au sujet de l’Ukraine»
«Je suis également heureux que nous ayons échangé de manière ouverte au sujet de l’Ukraine, que nous ayons respecté les opinions de chacun», a ensuite déclaré le chef de l’exécutif indien. «En tant que votre ami, je dirais que nous pensons que les conflits ne se résolvent pas par des moyens militaires, nous mettons l’accent sur le dialogue et les négociations», a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a remercié Narendra Modi pour l'«attention» que celui-ci accordait à la «résolution pacifique de la crise ukrainienne». «J’ai des raisons d’être optimiste», a aussi déclaré le dirigeant russe, «et je veux vous en remercier».
Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», mais aussi une «démilitarisation» et une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie.
Une proposition rejetée par Kiev et ses alliés occidentaux, qui y voient un «ultimatum».
Peskov balaie les critiques de Zelensky
Volodymyr Zelensky a dénoncé ce 9 juillet sur les réseaux sociaux la visite du dirigeant indien : «C'est une énorme déception et un coup dévastateur pour les efforts de paix que de voir le dirigeant de la plus grande démocratie du monde étreindre le criminel le plus sanguinaire du monde à Moscou.»
Des propos jugés «faux par le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, qui a qualifié ce 9 juillet la rencontre entre les deux dirigeants de «constructive».
L’Inde et la Russie ont maintenu des liens solides en dépit des pressions occidentales. New Delhi a critiqué le sommet sur l'Ukraine en Suisse, refusant de soutenir le texte final adopté le 16 juin dernier. L'Inde a souligné que seules des solutions acceptables pour «les deux parties» pouvaient parvenir à une paix durable en Ukraine.