Frappes contre la Russie avec des armes occidentales : «Notre réponse sera symétrique», prévient Poutine
Le président russe a dénoncé la dangerosité des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine, alors que plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis, ont récemment autorisé Kiev à frapper le territoire russe avec des missiles longue portée.
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé ce 5 juin, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, la dangerosité des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine, alors que plusieurs pays, notamment la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, ont récemment autorisé Kiev à frapper le territoire russe avec des missiles longue portée.
Le dirigeant russe, qui s'adressait à des représentants des grandes agences de presse internationales, a indiqué que les soldats ukrainiens pouvaient choisir les cibles, mais n'étaient pas autonomes pour frapper eux-mêmes ces cibles et devaient compter sur l'aide britannique, américaine ou française pour planifier la mission de vol. «Nous ne nous faisons pas d'illusions à ce sujet», a-t-il fait remarquer.
«Nous allons améliorer nos systèmes de défense anti-aérienne», a d'abord annoncé Vladimir Poutine, évoquant la réponse de la Fédération de Russie à ces actes jugés belliqueux de la part de l'Occident. «Si quelqu’un considère possible de livrer de tels missiles, pourquoi n’aurons-nous pas le droit de livrer des armes de même classe dans d’autres régions du monde contre des cibles sensibles ?», a-t-il ensuite noté. Avant de souligner : «Notre réponse sera symétrique, nous y réfléchirons.»
Le conflit en Ukraine prendrait fin en trois mois si les livraisons d'armes cessaient
Vladimir Poutine est revenu sur les livraisons d'armes occidentales, répondant à une question sur une sortie de crise. «Les États-Unis devraient cesser de fournir des armes à l'Ukraine et le conflit prendrait fin dans deux ou trois mois», a-t-il estimé, rapportant avoir appelé le président américain à le faire en ces termes dans une lettre.
Le président russe a aussi qualifié d'«absurde» la supposée volonté russe d'attaquer l'OTAN. «Vous êtes devenu complètement fou, n'est-ce pas ? Stupide, comme cette table ?», a-t-il lancé.
Il a ensuite rappelé l'existence d'une doctrine nucléaire russe. «Si les actions de quelqu'un menacent notre souveraineté et notre intégrité territoriale, nous considérons qu'il est possible d'utiliser tous les moyens à notre disposition», a expliqué Vladimir Poutine. Et d'ajouter : «Vous ne pouvez pas prendre cela à la légère, superficiellement, mais vous devez le traiter de manière professionnelle, et j'espère que tout le monde aura cette attitude pour résoudre des problèmes de ce genre.»
Des instructeurs occidentaux sont déjà présents en Ukraine
Le président russe a par ailleurs affirmé que des instructeurs occidentaux étaient déjà présents en Ukraine, indiquant qu'ils subissaient «des pertes». «Je le sais pertinemment. Cependant, les pays européens et les États-Unis préfèrent garder le silence», a-t-il glissé.
Selon l’agence Reuters, qui citait le 30 mai plusieurs sources diplomatiques, Paris pourrait annoncer début juin l'envoi de formateurs militaires en Ukraine, en dépit des craintes de certains et des mises en garde de Moscou. «Les arrangements sont très avancés», a déclaré l’une des sources de l’agence de presse.