Accord de sécurité anglo-ukrainien: Medvedev met en garde Londres en cas de déploiement de troupes
Londres et Kiev ont signé ce 12 janvier un accord de sécurité bilatéral offrant une assistance militaire britannique renforcée à l’Ukraine. Le vice-président du Conseil de sécurité de Russie a mis en garde que tout déploiement britannique sur le territoire ukrainien serait considéré par Moscou comme une déclaration de guerre.
Alors que le Premier ministre britannique s’est rendu ce 12 janvier à Kiev afin de signer un accord de sécurité, le chef adjoint du Conseil de sécurité de Russie Dmitry Medvedev a, en début d'après-midi, adressé une mise en garde à Londres. «J’espère que nos ennemis éternels, les arrogants Britanniques, comprennent que le déploiement de leur contingent militaire officiel en Ukraine signifiera une déclaration de guerre à notre pays», a déclaré l’ancien président russe sur sa chaine Telegram.
«Comment l’opinion publique occidentale réagirait-elle au fait que la délégation britannique essuie des tirs d’armes à sous-munitions dans le centre de Kiev, comme cela est arrivé aux civils de notre ville de Belgorod ?» a-t-il également lancé, en référence au bombardement par les troupes ukrainiennes du 30 décembre, qui a fait 25 morts parmi les civils, dont cinq enfants.
Quelques heures plus tard, à Kiev, Rishi Sunak et Volodymyr Zelensky ont scellé entre leurs deux pays un accord de sécurité présenté comme «historique» par Downing Street. Celui-ci «formalise toute une gamme de soutien que le Royaume-Uni a apporté et continuera d'apporter quant à la sécurité de l'Ukraine, notamment le partage de renseignements, la cybersécurité, la formation médicale et militaire et la coopération industrielle conernant la défense», a précisé le gouvernement britannique.
Un accord «qui durera cent ans ou plus», assure Sunak
L'intervention de militaires britanniques, même formateurs, en Ukraine, n'est pour l'heure pas évoqué, même s'il l'avait été par le ministre britannique de la défense Grand Shapps en octobre 2022 avant que Sunak ne le recadre. Le programme d'entraînement des troupes de Kiev en dehors de l'Ukraine, supervisé par une coalition de dix pays, est à l'heure actuelle dirigé par Londres.
Le nouvel accord «engage également le Royaume-Uni à consulter l’Ukraine au cas où elle serait à nouveau attaquée par la Russie, et à fournir une assistance "rapide et soutenue" pour sa défense», ajoute le communiqué. Ce faisant, le Royaume-Uni «deviendra le premier pays du G7 à conclure un accord spécifique sur les garanties de sécurité» avec Kiev.
Un accord bilatéral «qui durera cent ans ou plus» a assuré le locataire de Downing Street lors d’une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien, assurant que de tels accords ont été «promis à l’Ukraine par 30 pays» lors du sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet 2023. «Si de telles garanties avaient été obtenues en 1991, notamment avec le Royaume-Uni, la guerre n’aurait pas commencé», a déclaré Volodymyr Zelensky, cité par la presse ukrainienne. Selon cette dernière, le président ukrainien aurait également déclaré, après la signature de l’accord, que les obligations de Londres perdureraient jusqu’à ce que l’Ukraine rejoigne l’OTAN.
Par ailleurs, Rishi Sunak a déclaré que son pays allait fournir 2,5 milliards de livres sterling d’aide militaire à l’Ukraine en 2024. Cette aide, en hausse de 200 millions par rapport aux deux années précédentes, inclura notamment «davantage d’équipements de défense aérienne, plus d’armes antichars, plus de missiles à longue portée, des milliers d’obus, plus de munitions et d’obus d’artillerie», a égrainé le Premier ministre britannique. Des annonces qui portent à près de 12 milliards de livres sterling le montant au total de l'aide britannique à l'Ukraine, La Grande-Bretagne étant un soutien de poids à l'Ukraine depuis le début du conflit.