«Nous pouvons trouver un compromis» : Zelensky n'exclut pas de discuter du statut du Donbass
Dans une interview sur la chaîne américaine ABC News, le président ukrainien a expliqué que des discussions sur le statut des républiques de Donetsk et de Lougansk étaient envisageables, en rejetant cependant tout «ultimatum» de la part de la Russie.
Au cours d'un entretien accordé à ABC News le 7 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué les perspectives d'une sortie du conflit avec la Russie, et notamment le point concernant la reconnaissance de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. «Nous pouvons discuter et trouver un compromis» à propos de l'avenir de ces territoires, a expliqué le dirigeant ukrainien, même s'il a qualifié ces entités de «pseudo-républiques» uniquement reconnues par la Russie.
Selon lui, la question est plus complexe que celle de la reconnaissance de leur indépendance demandée par Moscou, car il faudrait recueillir l'avis des populations concernées sur leur appartenance à l'Ukraine, ainsi que l'opinion de l'ensemble des Ukrainiens sur le statut de ces deux républiques. Dans le même temps, il a précisé que cette discussion ne pourrait pas consister à accepter les «ultimatums» russes et que le président russe Vladimir Poutine devait engager un véritable «dialogue».
Outre la reconnaissance de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk, la Russie exige que l'Ukraine mette fin à son activité militaire, inscrive la neutralité dans sa Constitution et reconnaisse la Crimée comme territoire russe, selon le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, dans une interview accordée le 7 mars à l'agence de presse Reuters.
La Russie est prête à interrompre son opération militaire «à tout moment» si Kiev satisfait à ses exigences, selon les propos de Dimitri Peskov repris par l'agence TASS. «Ils devraient apporter des amendements à leur Constitution selon lesquels l'Ukraine rejetterait tout objectif d'entrer dans un quelconque bloc. Nous avons également parlé de la façon dont ils devraient reconnaître que la Crimée est un territoire russe et qu'ils doivent reconnaître que Donetsk et Lougansk sont des États indépendants», a déclaré Dimitri Peskov à Reuters. «Et on leur a dit [à la délégation ukrainienne] que tout cela pouvait s'arrêter en un instant», a ajouté le porte-parole du Kremlin. Des délégations des deux pays se sont déjà rencontrées à plusieurs reprises, notamment en Biélorussie.