Tensions autour de l'Ukraine : un contingent de militaires étasuniens est arrivé en Roumanie
Le Pentagone et le ministère roumain de la Défense ont annoncé l'arrivée en Roumanie de troupes américaines destinées à renforcer la présence de l'OTAN en Europe de l'Est, dans un climat de tensions russo-occidentales autour de l'Ukraine.
Ce 8 février, le département de la Défense des Etats-Unis a annoncé qu'un premier détachement de militaires américains était arrivé en Roumanie, alors que les tensions entre Russie et Occident autour de l'Ukraine sont toujours importantes.
Environ 1 700 soldats seront déployés en Pologne dans les prochains jours.
Selon le site du département de la Défense, son porte-parole John Kirby a indiqué que le déplacement des 1 000 soldats de «l'escadron Stryker» vers la Roumanie était terminé. Une information confirmée partiellement à la presse par le ministre de la Défense nationale de Roumanie, Vasile Dîncu : «Une centaine de militaires américains, des spécialistes chargés de préparer le déploiement [du futur contingent], sont déjà arrivés [...] Le reste des troupes ne tardera pas». Il n'a toutefois pas communiqué plus de précisions sur le calendrier ou les bases militaires où ces soldats seront stationnés.
Le Pentagone affirme également que «quelques centaines de soldats du 82e corps aéroporté ont été transférés en Pologne depuis Fort Bragg, en Caroline du Nord». «Environ 1 700 soldats seront déployés en Pologne dans les prochains jours», précise le communiqué publié le 7 février. John Kirby a expliqué que les troupes américaines arrivent sur place en ce moment et s'installent dans le but d'effectuer des exercices avec leurs «partenaires en Roumanie et en Pologne».
Membre de l'OTAN depuis 2004, la Roumanie accueille déjà sur son sol 900 soldats américains, 140 italiens et 250 polonais.
Des «gestes destructeurs» qui «augmentent les tensions militaires», selon Moscou
Le 2 février, les Etats-Unis avaient confirmé l'envoi de 3 000 militaires américains supplémentaires en Europe de l'Est en soutien aux forces de l'OTAN, dont un millier en Roumanie. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko avait réagit comme suit : «Ces gestes destructeurs qui ne sont justifiés par personne, augmentent les tensions militaires et réduisent le champ pour des solutions politiques». Selon lui, cette décision «ne fait que réjouir les autorités de Kiev» : «On peut continuer à saboter les accords de Minsk en toute impunité», avait-il ajouté, à propos des accords en vue d'un règlement de la crise interne à l'Ukraine.
Côté français, Emmanuel Macron avait déclaré que Paris serait prête à «s'engager sur de nouvelles missions» et avait envoyé fin janvier des experts en Roumanie, en vue du possible déploiement de troupes. La ministre des Armées Florence Parly avait pour sa part affirmé le 29 janvier que la France était prêt «à défendre» les pays proches de l'Ukraine et avait évoqué un envoi de troupes en Roumanie. Une démarche qui ne serait pas destinée selon elle à «contribuer à une quelconque escalade militaire».
Depuis plusieurs semaines, Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien. Moscou dément catégoriquement et réclame des garanties écrites concernant sa sécurité, telles que la fin du renforcement militaire et de l'élargissement de l'Alliance atlantique à l'est. Par la suite, la diplomatie russe a précisé que Moscou demandait un retrait des troupes étrangères de l'OTAN de certains pays d'Europe – parmi lesquels la Roumanie et la Bulgarie – afin de «revenir à la configuration de 1997 sur le territoire des pays qui n’étaient pas membres de l’OTAN à cette date». Les Occidentaux ont écarté ces demandes.