Discours devant la Douma : pour Lavrov, les Etats-Unis refusent «la réalité d’un monde multipolaire»
Le ministre russe des Affaires étrangères s'adresse à la Douma lors de sa session plénière. Les propositions de garanties de sécurité, qui visent à apaiser les tensions avec les Etats-Unis et l'OTAN, devraient être au cœur de cette prise de parole.
Le ministre russe des Affaires étrangères a également réagi aux propos de Jen Stoltenberg, Secrétaire général de l'OTAN, qui avait fait savoir avoir étudié les possibilités d'extension de l'alliance. «Cela fait longtemps que je n'ai pas d'opinion au sujet de ses interventions, car de mon point de vue il a perdu le sens des réalités», a-t-il assuré.
Lors de la conférence de presse à l'issue de son intervention devant la Douma d'Etat, Sergueï Lavrov s'est exprimé sur de possibles sanctions occidentales contre la Russie : «Nous voyons que nos collègues occidentaux sont dans une hystérie militaire. Ils ne cessent d'en parler. "Nous allons vous punir", "nous allons sauver l'Ukraine". Nous connaissons tous ces propos hystériques et nous sommes prêts à toute évolution. Nous n'avons jamais attaqué personne et chaque fois que nous avons été attaqués, l'agresseur a reçu une riposte.»
A l'issue de sa prise de parole devant la Douma, Sergueï Lavrov répond aux questions des parlementaires.
Auteur: RT FranceLavrov déclare espérer que la promesse américaine d'une réponse écrite aux exigences de Moscou vis-à-vis de l’OTAN sera «respectée». «Selon cette réponse que nous attendons dans la semaine, nous allons préparer avec les différents ministères des propositions pour le président afin de réfléchir à la suite», a-t-il précisé, déplorant la volonté selon lui de l'Occident de «faire traîner dans le temps» sa réponse.
Pour Lavrov, les manœuvres de l'OTAN en Ukraine «sont contraires au principe de sécurité mutuelle». Le ministre appelle au respect des accords de Minsk, et à un «dialogue direct» de l'Ukraine «avec les parties du conflit, qui sont [les Républiques autoproclamées] de Donetsk et Lougansk». Il dément la version de Kiev et de ses alliés qui veulent faire de la Russie un acteur du conflit ukrainien.
Abordant la question ukrainienne, Sergueï Lavrov explique : «Ces derniers temps, les Etats-Unis et leurs alliés européens – qui ont oublié les bases de la diplomatie – redoublent d’efforts. Outre des sanctions illégales et unilatérales, ils renforcent leur pression militaire et politique. Il suffit de voir les manœuvres militaires de plus en plus provocatrices, ou la manière dont Kiev est amené dans l'orbite de l’OTAN en recevant de l'armement.»
Le ministre russe vise directement les Etats-Unis : «Les opposants à cette vision américaine qui essaient de mener une politique indépendante, comme notre pays et la Chine, sont punis à l'aide de toutes sortes d'outils : sanctions, diabolisation dans les médias, provocation des services secrets, et j'en passe», a-t-il déclaré à la tribune de la Douma d'Etat.
Sergueï Lavrov entame son allocution en expliquant que Vladimir Poutine a «à plusieurs reprises pris parole pour mettre l'accent […] sur les modifications profondes au sein des règles internationales». «Les Etats de l'Occident historique ne sont pas prêts à accepter la réalité d’un monde multipolaire. Washington impose sa propre vision de l'ordre internationale. L'Occident s'approprie le droit d'élaborer la loi dans toutes sortes de domaines», déplore le chef de la diplomatie russe.
Ce 26 janvier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'adresse à la Douma lors de sa session plénière sur les questions actuelles de la politique étrangère de la Fédération de Russie. Les propositions russes de garanties de sécurité mutuelle, qui visent à apaiser les tensions avec les Etats-Unis et l'OTAN, devraient être au cœur de cette prise de parole.
La lutte contre la cybercriminalité au niveau international, la protection des droits des Russes à l'étranger, ou encore l'élargissement de la coopération avec les pays africains, figurent également à l’ordre du jour. Le chef de la diplomatie russe répondra en outre aux questions des députés.