Des bombardiers nucléaires américains s'exercent à 20km de la frontière russe, selon Moscou
Le ministre russe de la Défense a fait savoir que les Etats-Unis intensifiaient les exercices de leurs bombardiers, notamment à proximité de la frontière russe, pour tester, selon lui, l'état de préparation de Moscou en cas de guerre nucléaire.
Des bombardiers étasuniens à capacité nucléaire ont effectué des dizaines de sorties à travers l'Europe de l'Est au cours des dernières semaines dans le cadre d'exercices destinés à tester l'état de préparation de la Russie en cas de guerre nucléaire, a fait savoir le ministre russe de la Défense.
S’exprimant le 23 novembre à Moscou à l'issue d'une réunion avec son homologue chinois Wei Fenghe, Sergueï Choïgou a déclaré qu'il y avait eu «une intensification significative de l'activité des bombardiers stratégiques américains près des frontières de la Russie».
Selon lui, «au cours du mois dernier, une trentaine de missions ont été effectuées près des frontières de la Fédération de Russie, soit environ deux fois et demie de plus qu'au cours de la même période de l'année dernière».
Sergueï Choïgou a ajouté que lors de récents exercices étasuniens, dont le nom de code est «Global Thunder», «dix bombardiers stratégiques ont exercé leur capacité à utiliser des armes nucléaires contre la Russie presque en même temps, depuis l'ouest et l'est. La distance minimale de notre frontière était de 20 km». Dans le même temps, le chef des forces armées russes a déclaré que les relations entre son pays et la Chine devenaient de plus en plus importantes «à une époque où les turbulences géopolitiques et le risque de conflit augmentent».
L'OTAN et Kiev soupçonnent la Russie de préparer une offensive contre l'Ukraine
Les propos du ministre russe surviennent dans un contexte de tensions croissantes avec l'OTAN au sujet de l'Ukraine, Kiev affirmant qu'un renforcement des troupes russes au-delà de la frontière commune pourrait être le signe précurseur d'une invasion. Une analyse catégoriquement niée par Moscou qui rappelle que le déplacement de ses équipements militaires ou de ses troupes sur le territoire de la Fédération de Russie était «exclusivement son affaire».
Le 22 novembre, le SVR — la principale agence de renseignement extérieur du pays — a publié une déclaration accusant les Etats-Unis d'orchestrer une campagne de désinformation jouant sur le risque de conflit.
Dans un communiqué, les responsables ont déclaré que Washington avait dressé «une image terrible de la façon dont des hordes de chars russes [allaient] commencer à écraser les villes ukrainiennes», accusant les Etats-Unis de manipuler leurs canaux diplomatiques afin de «partager avec leurs alliés et partenaires des informations absolument fausses sur la concentration de forces sur notre territoire en prévision d'une invasion militaire de l’Ukraine».
La Russie et l'OTAN se sont accusées mutuellement d'intensifier les vols d'avions de guerre près de la frontière ces dernières mois. L’année dernière, Moscou a critiqué la décision «provocatrice» de Washington d'envoyer des bombardiers nucléaires américains B-1B dans l'espace aérien ukrainien pour la première fois de l'histoire. Des avions de chasse et des missiles anti-aériens russes avaient été déployés en réponse.