Conflit en Ukraine : Moscou, Paris et Berlin souhaitent relancer le «format Normandie»
Le 11 octobre, Vladimir Poutine, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont exprimé leur souhait de réactiver des négociations de paix au «format Normandie» afin d'aboutir à un cessez-le-feu complet dans l’est de l’Ukraine.
Vladimir Poutine s'est entretenu le 11 octobre avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron. Les trois dirigeants se sont mis d'accord pour relancer le processus axé sur le règlement du conflit ukrainien.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a confirmé dans un communiqué que la rencontre, dont la date éventuelle n'a pas encore été fixée, aura lieu dans le cadre du format de pourparlers dit «Normandie», qui réunit d'ordinaire des émissaires de Kiev, de Moscou, de Paris et Berlin. Les gouvernements français et allemand n'ont pas précisé si l'Ukraine prendrait part à une telle réunion.
D'après des informations rapportées par RIA Novosti, les trois dirigeants ont donné des instructions à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs afin d’intensifier les contacts diplomatiques dans le cadre du format Normandie.
Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont également convenu de poursuivre «l'étude des conditions préalables à une éventuelle organisation» d'un sommet au format Normandie entre les chefs d'Etat des quatre pays impliqués.
Vladimir Poutine s'est dit «préoccupé» par la lenteur du processus de règlement
Selon l'AFP, durant l'entretien téléphonique, Vladimir Poutine s'est dit «préoccupé» par la lenteur du processus de règlement du conflit ukrainien. Le président russe a estimé que le gouvernement ukrainien ne respectait pas «ses engagements en vertu des accords de Minsk et des accords conclus lors des précédents sommets». Pour rappel, les accords de Minsk signés en 2015, devaient permettre de construire une «base sans alternative» pour mettre un terme aux violences. De leur côté, Paris et Berlin se sont contentés de déclarer que le président français et la chancelière allemande avaient conjointement appelé le président russe «à faire avancer les négociations dans le format Normandie».
La réactivation des négociations de paix au format Normandie, dont le but est de relancer la mise en œuvre des accords de Minsk signés en 2015 afin d'aboutir à un cessez-le-feu complet dans l’est de l’Ukraine, peine en effet à se concrétiser. Citée par Reuters, «une source au fait des discussions» impliquant Paris, Berlin, Kiev et Moscou, avait rapporté le 19 avril 2021 que celles-ci n'avaient pas abouti à de résultats tangibles. Dernière avancée majeure en date dans ce dossier : l'échange de prisonniers liés au conflit organisé le 16 avril 2020 en droite ligne avec les décisions prises lors du sommet à Paris en décembre 2019.
La Russie, qui dément énergiquement être partie prenante du conflit en Ukraine, accuse Kiev de saper les accords de Minsk. Et notamment de saboter la formule Steinmeier, du nom du président allemand et ex-chef de la diplomatie d'Angela Merkel, visant à assurer la transition politique de la crise. Fin janvier 2021, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait déploré le manque de volonté de la partie ukrainienne de se conformer aux accords notamment concernant l'échange des prisonniers et la tenue de pourparlers avec les forces rebelles. De son côté, Kiev accuse régulièrement ces dernières de ne pas respecter le cessez-le-feu et assure avoir perdu 50 soldats en 2020 sur la ligne de front