Vers une amélioration des relations américano-russes après la rencontre entre Biden et Poutine ?
Après leur première rencontre à Genève, Vladimir Poutine et Joe Biden ont salué une discussion positive et annoncé le retour de leurs ambassadeurs respectifs. Sur RT France, plusieurs analystes sont revenus sur ce sommet inédit.
Après ce premier sommet entre les chefs d'Etat russe et américain le 16 juin à Genève, Joe Biden et Vladimir Poutine ont salué une rencontre positive et se sont engagés à davantage travailler ensemble sur les grands dossiers internationaux. Les deux dirigeants ont d'ores et déjà annoncé le retour de leurs ambassadeurs respectifs après plusieurs mois de tension entre les deux Etats.
Pour Pierre Guerlain, professeur émérite de civilisation américaine à l'Université Paris Ouest Nanterre, cette rencontre est globalement positive. Il semble, selon lui, y avoir «une ouverture des deux côtés». Il tempère néanmoins son propos en évoquant l'existence dans les deux pays de «forces» opposées à la reprise du dialogue et de «points d'achoppement» persistants.
Sur les questions relatives à la cyberdéfense qui ont fait l'objet d'une attention particulière lors de ce sommet, l'analyste estime que l'espionnage continuera entre les deux puissances mais que la lutte contre la «criminalité» peut faire l'objet d'une collaboration entre Moscou et Washington.
L'occasion pour les deux puissances de tracer leurs «lignes rouges»
Pour Claude Blanchemaison, expert en relations internationales, les sujets ont été «identifiés» dans le cadre d'une rencontre «très professionnelle» et «très concrète». Pour lui, les deux dirigeants sont bien conscients de leurs responsabilités dans la stabilité stratégique du monde. Il considère que ce sommet a permis à chacun de tracer ses «lignes rouges».
De son côté Olivier d'Auzon, essayiste et consultant en matière de relations internationales, estime que cette rencontre a été «apaisée» à la faveur du geste de Joe Biden concernant la levée des sanctions américaines sur le projet de Gazoduc Nord-Stream 2 qui doit relier la Russie à l'Allemagne.
Pour lui, la Russie était encore considérée comme un «Grand Satan» il y a quelques mois mais cela n'est plus le cas. S'agissant du retour des ambassadeurs, l'analyste souligne que cette décision semble avoir été prévue en amont de la rencontre puisque les diplomates retourneront dans leurs ambassades respectives «dès demain».
Hall Gardner, professeur de politique à l'université américaine de Paris, souligne pour sa part un changement de paradigme après cette rencontre. Selon lui, les Etats-Unis se considéraient comme le seul pôle de puissance dans le monde après la guerre froide mais ils reconnaissent désormais la Russie comme une puissance de premier ordre avec laquelle il faut travailler.
Enfin, le professeur juge que Joe Biden souhaite une coopération plus étroite entre les deux puissances. Il justifie son propos en rappelant que le président américain a prolongé le traité New Start sur les armes nucléaires et qu'il ne s'est pas particulièrement montré dur sur le cas Navalny. Pour lui, cette rencontre signe «un nouveau pas en avant» vers cette collaboration.