«Pas d'ambiguïté» : Washington entend faire capoter Nord Stream 2 au moyen de nouvelles sanctions
Dans la foulée de sa première rencontre bilatérale avec son homologue allemand, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a réaffirmé l'ambition de Washington d'empêcher la finalisation de Nord Stream 2 à coups de sanctions.
Démocrate ou républicaine, l'administration américaine fait preuve d'une constante détermination à s'opposer à la finalisation du projet gazier russo-allemand Nord Stream 2, dont les travaux ont repris fin 2020.
Au lendemain de sa première rencontre bilatérale avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, le nouveau secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a en effet confirmé le 24 mars que la finalisation de Nord stream 2 pourrait déclencher de nouvelles sanctions de la part des Etats-Unis. «J'ai dit clairement que les entreprises [toujours] engagées dans la construction du pipeline risquaient des sanctions américaines. Le gazoduc divise l'Europe, il expose l'Ukraine et l'Europe centrale à la manipulation et à la coercition russes, il va à l'encontre des objectifs énergétiques déclarés de l'Europe elle-même», a en effet déclaré le chef de la diplomatie américaine cité par Reuters.
«J'ai dit [à Heiko Maas] que nous continuerions de surveiller les activités visant à achever ou à certifier le gazoduc et, si ces activités ont lieu, nous prendrons une décision sur l'applicabilité des sanctions», a insisté Antony Blinken. Et le secrétaire d'Etat de souligner qu'il n'y avait «aucune ambiguïté» au sein de l'administration Biden concernant l'opposition américaine à la construction du gazoduc. Pour rappel, sa mise en service a déjà été repoussée après des mesures punitives décrétées par Washington à l'encontre d'entreprises participant au projet.
Comme le rapporte l'agence Reuters, 18 entreprises ont récemment cessé de travailler sur l'oléoduc pour éviter les sanctions.
En choisissant de menacer ses partenaires européens de nouvelles sanctions, l'administration démocrate américaine se révèle moins disposée que prévu à un renforcement de la relation transatlantique, tel que prôné par plusieurs chancelleries du Vieux continent, dont la France et l'Allemagne.
Pour rappel, Nord Stream 2 est censé doubler les capacités de son aîné Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012, et garantir la sécurité des approvisionnements en gaz de l'Europe occidentale via la mer Baltique.