Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte démissionne
- Avec AFP
Comme annoncé, le chef du gouvernement italien a démissionné le 26 janvier, affaibli par la défection d'un parti de sa coalition. Il tentera désormais d'obtenir un nouveau mandat du président Mattarella pour former gouvernement.
Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a remis le 26 janvier 2021 sa démission au président Sergio Mattarella, qui lui a demandé d'expédier les affaires courantes, selon un communiqué de la présidence de la République.
Sergio Mattarella a reçu dans la matinée Giuseppe Conte, «qui a remis la démission de son gouvernement». «Le président prendra son temps pour décider et a invité le gouvernement à rester en fonction pour gérer les affaires courantes», précise le communiqué.
Giuseppe Conte espère obtenir un mandat du président Sergio Matterella pour tenter de former un nouveau gouvernement, le troisième depuis 2018, et mettre en œuvre un plan de plus de 200 milliards d'euros censé relancer le moteur de la troisième économie de la zone euro, refroidi par la pandémie qui a fait plus de 85 000 morts dans le pays.
La crise politique a été déclenchée par l'ex-Premier ministre (2014-2016) Matteo Renzi, qui a retiré son petit parti Italia viva (IV) de la coalition au pouvoir le 13 janvier, après des semaines de critiques sur la gestion de la crise sanitaire et les plans de dépenses économiques de Giuseppe Conte.
IV faisait partie de la majorité aux affaires depuis l'été 2019 avec le Parti démocrate (PD, centre-gauche) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème avant son arrivée au pouvoir), soutenus au parlement par de petites formations.
Vers de nouvelles élections ?
Pour être en mesure de rester au pouvoir et éviter la démission, Giuseppe Conte avait dû se présenter devant le Parlement la semaine dernière pour un vote de confiance des deux chambres. Facile à la chambre basse, le vote au Sénat a été remporté de justesse, avec seulement une majorité relative après l'abstention des sénateurs d'IV.
Giuseppe Conte a été forcé de constater qu'il ne rallierait pas suffisamment de parlementaires indépendants ou dissidents pour rester au pouvoir avec un simple remaniement ministériel. «Le calcul de Conte, c'est qu'en prenant les devants, et donc en évitant une défaite humiliante au Sénat, il augmentera ses chances d'obtenir de Mattarella un mandat pour former un nouveau gouvernement», analyse Wolfango Piccoli, du cabinet d'études Teneo.
Mais si Giuseppe Conte pourra offrir de nouveaux fauteuils ministériels en monnaie d'échange, la difficulté d'élargir sa majorité reste entière. En cas d'échec, il devra prendre définitivement la porte. Et ses soutiens actuels – le secrétaire général du PD Nicola Zingaretti et le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio (M5S) – seraient contraints de le lâcher et chercher un autre poulain pour former un gouvernement.
Reste l'hypothèse de la convocation de nouvelles élections législatives. Une perspective à haut risque pour le gouvernement de centre-gauche : selon les enquêtes d'opinion, la victoire reviendrait au bloc formé par la droite de Silvio Berlusconi (Forza Italia) et celui de la Ligue de Matteo Salvini et du parti Fratelli d'Italia.