DuckDuckGo, le moteur de recherche qui veut devenir l'anti-Google
Le moteur de recherche DuckDuckGo, qui se distingue en misant sur la protection de la vie privée, a franchi la barre des 100 millions de requêtes quotidiennes. Une prouesse qui profite du regain d'intérêt pour la protection des données.
C'est un record pour DuckDuckGo : le moteur de recherche qui se présente comme l'anti-Google en se positionnant sur une exploration internet sans traçage ni intrusion dans la vie privée a franchi, le 11 janvier, la barre des 100 millions de requêtes journalières, rapporte notamment le site spécialisé ZDNet.
Cet exploit qui n'a pas de quoi faire frémir Google (80 000 requêtes par seconde, soit 6,9 milliards par jour), démontre néanmoins un regain d'intérêt des internautes pour la protection des données. Une tendance accentuée ces dernières semaines par le mouvement de boycott de WhatsApp. Au départ vantée comme étant cryptée, cette messagerie a ensuite modifié et d'imposé de nouvelles conditions d'utilisation, lui permettant de partager les données personnelles de ses utilisateurs avec Facebook, sa maison-mère.
Actif depuis 12 ans, DuckDuckGo se présente comme le moteur de recherche alternatif, fiable et respectueux de la vie privée de ses utilisateurs. Ce climat de défiance s'est incarné par une forte migration des utilisateurs de WhatsApp vers les messageries mieux sécurisées Telegram et Signal. DuckDuckGo surfe ainsi sur la même vague en promettant à ses utilisateurs le respect de leur vie privée. Et cela fonctionne de mieux en mieux. Point significatif : DuckDuckGo est le moteur de recherche par défaut du navigateur internet sécurisé Tor, bien connu des utilisateurs du Darkweb.
Autre signe du développement exponentiel du moteur de recherche, le site Les Numériques rappelle qu'en août 2020, DuckDuckGo avait passé le cap des deux milliards de requêtes mensuelles. «Cette accélération de son audience est, en partie, à mettre au compte d'une nouvelle stratégie multiplateforme. Le moteur de recherche n'était proposé auparavant qu'en version web, mais il est désormais décliné en apps mobiles (Android et iOS) et dispose même de sa propre extension dédiée pour Google Chrome», explique ce site spécialisé.
«Vision encore appauvrie de la recherche» ?
Comme le moteur de recherche français Qwant, l'américain DuckDuckGo affirme donc ne pas collecter les données de navigation des utilisateurs, contrairement à Google et Bing (groupe Microsoft). Parmi les avantages : ne pas voir certains prix s'envoler lors d'achats internet ou sortir des «bulles filtrantes» créées par les moteurs qui adaptent les résultats aux précédentes recherches.
A l'exception de Qwant, moteur de recherche à part entière qui a développé ses propres algorithmes, ces alternatives offrent une «vision encore appauvrie de la recherche», selon le chercheur Olivier Ertzscheid. «Contrairement aux moteurs de recherche, les métamoteurs n'ont pas de technologies de recherche, de bases de données. Ils se servent des résultats d'autres moteurs parmi lesquels ils font une sélection et qu'ils reclassent par ordre de pertinence», explique-t-il à l'AFP, estimant par ailleurs que l'algorithme de Google reste inégalé en termes de précision de réponses.