Incarcéré 30 jours, Alexeï Navalny appelle ses partisans à manifester
L'opposant russe Alexeï Navalny , incarcéré pour non respect des conditions d'une peine de prison avec sursis, a publié une vidéo dans laquelle il appelle ses soutiens à descendre «dans la rue».
L'opposant Alexeï Navalny a appelé le 18 janvier les Russes à descendre «dans la rue» contre le pouvoir, dans une vidéo tournée et diffusée quelques minutes avant une décision de justice le plaçant en détention jusqu'au 15 février.
Nous avons essayé de te tuer, t'es pas mort, tu nous as vexé alors on t'enferme
«Ce que ces bandits [au pouvoir] craignent le plus, vous le savez, c'est que les gens descendent dans la rue [...] alors n'ayez pas peur, descendez dans la rue, pas pour moi mais pour vous même, pour votre avenir», a-t-il dit dans une vidéo filmée dans la salle d'audience et diffusée sur les réseaux sociaux.
Alexeï navalny a par ailleurs accusé les autorités russes de l'emprisonner faute d'avoir réussi à l'éliminer : «Nous avons essayé de te tuer, t'es pas mort, tu nous as vexé alors on t'enferme», a-t-il ironisé.
L'opposant a été maintenu en détention 30 jours, jusqu'au 15 février à l'issue de son audience. Il avait été arrêté sans surprise à son arrivée à l'aéroport de Moscou pour violation des conditions d'une peine de prison avec sursis qui l'obligent à se présenter deux fois par mois aux autorités.
Des communiqués occidentaux «copiés-collés»
Sans surprise là encore, cette arrestation très médiatisée, à donné lieu à une vague de condamnation de la part de pays occidentaux, de l'Union européenne et de John Sullivan qui sera le conseiller à la sécurité nationale de l'administration de Joe Biden. Ces condamnations et appels à la libération de l'opposant sont mal passés côté russe : «respectez le droit international, n’empiétez pas sur la législation nationale d'Etats souverains et occupez-vous des problèmes de votre pays», leur a notamment rétorqué la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
Le lendemain, le ministre des Affaires étrangères russes à pour sa part qualifié de «copiés-collés» les déclarations des dirigeants occidentaux : «Cela permet aux politiques occidentaux de penser qu’ils peuvent ainsi détourner l'attention de la crise extrêmement profonde que traverse le modèle libéral de développement», a-t-il poursuivi.
Alexey Navalny, qui a écopé de deux peines de prison dans des affaires financières, a été incarcéré pour ne pas avoir respecté les conditions d'une peine de cinq ans d'emprisonnement avec sursis prononcé contre lui. Il dénonce de son côté une affaire politiquement motivée et a refusé de plaider coupable.
Il est en outre visé par une enquête pour fraude depuis la fin décembre, soupçonné d'avoir dépensé à des fin personnelles 356 millions de roubles (3,9 millions d'euros) de dons.