Le coronavirus aura-t-il raison de l'exercice militaire de l'OTAN Defender Europe 20 ?
Le déploiement de soldats de l'OTAN en Europe, prévu en mai et juin, est pour l'heure maintenu malgré l'annonce d'une diminution du nombre de participants américains. L'organisation se dit consciente de la gravité de la pandémie de coronavirus.
Il devait s'agir du plus important déploiement de troupes américaines en Europe en 25 ans. Mais, tandis que le Vieux continent est devenu l'épicentre de la pandémie de coronavirus, Defender Europe 20, l'imposant exercice militaire de l'OTAN prévu en mai et juin en Europe, aura-t-il bien lieu ? Et si oui, dans quelle mesure ?
Prévu de longue date, cet exercice militaire à grande échelle devrait, en théorie, voir s’entraîner quelque 37 000 soldats de 18 pays sur des terrains d'entraînement dont l'Allemagne, la Pologne et les Etats baltes, situés aux portes de la Russie.
La participation américaine limitée
Dans un communiqué publié le 13 mars, l'Alliance atlantique se veut rassurante, mais prudente. L'OTAN assure en effet que «l'ensemble de la manœuvre n'est pas susceptible d'annulation», précisant néanmoins que «des détails sur la portée des changements suivront».
Force est pourtant de constater que ce projet de déploiement massif de troupes étasuniennes a du plomb dans l'aile, au vu du contexte sanitaire. Sans livrer davantage de précisions, l'organisation militaire explique dans un communiqué qu'elle «réduira le nombre de participants des Etats-Unis à Defender Europe 20». Et d'ajouter, réaliste : «Cela pourrait avoir un impact sur les alliés de l'OTAN participant également à l'exercice.»
Evoquant la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie, l'OTAN poursuit : «Tous les pays [censés accueillir les exercices] ont des cas rapportés de Covid-19.»
Si la communication de l'OTAN se veut prudente, c'est que la situation est particulièrement préoccupante et évolue au jour le jour. En particulier, plusieurs pays européens ont annoncé d'importantes restrictions frontalières afin de se protéger de la pandémie.
Et si les mesures drastiques, prises par les Etats-Unis le 11 mars envers les voyageurs en provenance d'Europe, laissent envisager une mise entre parenthèses des relations entre Washington et le Vieux continent, le temps de la pandémie, l'OTAN assure pour sa part : «La modification de l'exercice ne nuira pas à la capacité de l'OTAN de protéger tous les alliés et de protéger nos valeurs partagées.»