Proche-Orient : l'Union Européenne critique le plan de paix proposé par Donald Trump
- Avec AFP
L'Union Européenne a critiqué, le 4 février, le plan de paix proposé par le président américain Donald Trump dans la résolution du conflit israélo-palestinien. L'UE se sent aussi «préoccupée» par la volonté d'Israël d'annexer la vallée du Jourdain.
Le plan de paix proposé par Donald Trump pour le Proche-Orient est loin de faire l'unanimité. Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell a déclaré dans un communiqué, ce 4 février, que «l'initiative américaine, telle que présentée le 28 janvier, s'écarte des paramètres convenus au niveau international».
Attendu à Washington le 7 février, le chef de la diplomatie européenne a rappelé que «conformément au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, l'Union Européenne ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés depuis 1967. Les mesures en vue de l'annexion, si elles sont mises en œuvre, ne pourraient pas passer sans être contestées».
Pour rappel, la guerre des Six Jours déclenchée par Israël le 5 juin 1967 pour des raisons «préventives» envers la Syrie, l’Egypte et la Jordanie – qui s’est soldée par une victoire de l’Etat hébreu – a conduit à l’occupation illégale du Sinaï, de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, Jérusalem-Est ainsi que le plateau du Golan. Malgré l’adoption de la résolution 242 votée à l’unanimité au Conseil de Sécurité de l’ONU, le 22 novembre 1967, qui prévoyait le retrait immédiat des troupes israéliennes des territoires occupés issus du récent conflit, le processus de paix entre Israël et les Territoires palestiniens n’a toujours que très peu évolué.
«Aucun plan de paix entre Israéliens et Palestiniens ne réussirait sans que les parties concernées ne l’acceptent»
«Pour construire une paix juste et durable, les questions non résolues relatives au statut final doivent être réglées par des négociations directes entre les deux parties», a insisté le responsable européen. Celui-ci a d’ailleurs ajouté le 2 février qu’«aucun plan de paix entre Israéliens et Palestiniens ne réussirait sans que les parties concernées ne l’acceptent».
Le même jour, Josep Borrell s’est rendu en Jordanie pour une visite officielle avec le roi Abdallah II, entretien au cours duquel le roi a félicité l’Union européenne pour son soutien dans divers domaines, notamment sur la question palestinienne. Le monarque jordanien a déclaré vouloir mettre fin au conflit israélo-palestinien sur «la base d’une solution à deux Etats de manière à garantir la création d’un Etat palestinien indépendant avec pour capitale Jérusalem-Est», d’après un communiqué.
Le «deal du siècle» proposé par Donald Trump suscite la colère de la majeure partie de la communauté internationale dont la question palestinienne reste, pour l’heure, encore très sensible. Le 28 janvier, après la présentation par Donald Trump d'un plan de paix pour le Proche-Orient très favorable à Israël au détriment des Palestiniens, le bloc européen avait déjà réaffirmé son engagement ferme en faveur d'une solution négociée et viable à deux Etats.
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