Cuba : l'ONU appelle à la levée de l'embargo, les Etats-Unis, Israël et le Brésil votent contre
L'Assemblée générale de l'ONU a appelé, par une résolution, Washington à lever l'embargo économique imposé à Cuba. Sur 192 pays, seuls trois ont voté contre : les Etats-Unis, Israël et un nouveau cette année : le Brésil de Jair Bolsonaro.
Comme chaque année depuis 1991, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté le 7 novembre à une très vaste majorité, une résolution non contraignante demandant aux Etats-Unis de lever leur embargo économique et financier contre Cuba, imposé depuis 1962.
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— RT France (@RTenfrancais) November 8, 2019
Seuls trois nations ont voté contre la résolution approuvée par 187 nations : les Etats-Unis, Israël et, plus surprenant, pour la première fois, le Brésil. Deux pays se sont abstenus : l'Ukraine et, également pour la première fois, la Colombie, proche allié de Washington.
Le Brésil a justifié son revirement diplomatique sur la question de l'embargo cubain par la lutte selon lui nécessaire contre le communisme. Le pays est actuellement dirigé par le président Jair Bolsonaro qui affiche un pro-américanisme très marqué, tranchant avec la tradition diplomatique brésilienne.
«L'influence qu'exerce Cuba sur les pays en développement dans le système onusien est une honte et doit être supprimée», a déclaré le chef de la diplomatie brésilienne, Ernesto Araujo.
La Colombie a, de son côté, justifié son abstention par «l'attitude hostile de Cuba» à l'encontre de la Colombie, notamment «l'accueil de terroristes colombiens sur le territoire cubain», ainsi que «l'appui actif au régime tyrannique et dictatorial du [président vénézuélien] Nicolas Maduro, qui représente une menace pour la sécurité nationale et régionale».
En 2016, Washington s'était abstenu pour la première fois en un quart de siècle, après le rapprochement historique opéré par l'ex-président démocrate Barack Obama avec La Havane.
Mais les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba se sont nettement refroidies depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Washington continue d'appliquer vis-à-vis de Cuba ses propres lois en usant de leur extraterritorialité tout en imposant au reste du monde sa politique à l'égard de l'île socialiste. Les Etats-Unis, incontournables dans le commerce international, menacent en effet tout pays qui échange avec Cuba de sanctions. Cet embargo économique et financier américain pèse lourdement sur Cuba. Dans un entretien à RT France, Elio Rodriguez Perdomo, l'ambassadeur de Cuba à Paris a assuré que ces sanctions avaient un impact dans tous les pans de l'économie de l'île. «Les conséquences sont partout, le blocus touche la vie de toutes les familles, de tous les citoyens cubains, du point de vue de la santé, de l'éducation», a-t-il assuré. «C'est impossible de savoir tout ce qu'on aurait pu faire dans une situation normale d'échange avec le monde, y compris avec les Etats-Unis» s'il n'y avait pas eu cet embargo, regrette le diplomate.
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