Seul contre tous : un journaliste américain dénonce la propagande sur l'attaque chimique en Syrie
Alors que l'opinion politico-médiatique outre-Atlantique est unanime sur la responsabilité de Bachar el-Assad dans la supposée attaque chimique dans la Ghouta, un journaliste de Fox News a profité de son émission pour sortir du rang avec fracas.
Tucker Carlson, un éminent journaliste de Fox News dont l'émission est très populaire aux Etats-Unis, a osé sortir des sentiers de la pensée unique des médias américains sur la question syrienne.
«Tous les génies qui nous disent que [Bachar] el-Assad a tué ces enfants, en sont-ils vraiment sûrs ? Evidemment ils n'en n'ont aucune idée. Ils inventent. Ils n'ont aucune idée de ce qu'il s'est vraiment passé», a-t-il attaqué en ouverture de son émission le 9 avril, en référence aux incessants et unanimes appels des médias à intervenir en Syrie à la suite d'une supposée attaque chimique dans la Ghouta orientale, attribuée sans s'embarrasser d'une enquête au gouvernement syrien.
Poursuivant sur le même ton, le journaliste a soutenu que dans la guerre civile syrienne, les deux côtés possèdent des armes chimiques, et qu'il est donc nécessaire de se poser des questions avant d'établir des conclusions. Et de se demander en ce sens quel est l'intérêt du président syrien de faire usage de gaz au chlore alors même qu'il est train de gagner la guerre. «Les forces américaines viennent d'annoncer leur retrait de Syrie, c'est une bonne nouvelle pour Bachar el-Assad», a-t-il alors avancé, considérant une possible relation de cause à effet entre cette annonce et le timing de l'attaque.
L'histoire se répète
Pour étayer son point de vue, le journaliste a mis en perspective cette nouvelle accusation avec celle faite l'année précédente, qui avait déclenché une frappe américaine sur la base d'Al-Chaaryate.
Le schéma était alors identique : juste avant l'attaque chimique de Khan Cheikhoun attribuée à Bachar el-Assad, l'administration Trump avait annoncé que le départ du président syrien n'était plus à l'ordre jour, qu'il n'était plus question d'un changement de régime du point de vue américain.
Une position qui avait irrité les va-t-en-guerre à Washington, et quelques jours plus tard, Bachar el-Assad se retrouvait accusé d'avoir utilisé du gaz sarin contre son peuple. «Mais bien sûr ils mentaient», a rappelé Tucker Carlson, notant que le secrétaire à la Défense Jim Mattis a récemment admis qu'il n'existait pas de preuve de la culpabilité de Bachar el-Assad.
«Cette histoire n'était que de la propagande pour manipuler les Américains», a conclu le journaliste, mettant en garde son audience de ne pas retomber dans les mêmes pièges.