Trump miserait sur des milliards d’investissements, sans certitude sur le calendrier de leurs retombées réelles
Source: Gettyimages.ruSelon le Wall Street Journal, Donald Trump affirme avoir attiré des investissements de plusieurs milliards de dollars dans le pays, tout en admettant ne pas savoir quand ces flux commenceront à produire des effets économiques concrets. Cette incertitude pèse sur le climat politique à l’approche des élections de mi-mandat aux États-Unis.
Dans un entretien accordé au Wall Street Journal (WSJ) le 12 décembre, le président américain Donald Trump a insisté sur l’arrivée de plusieurs milliards de dollars d’investissements aux États-Unis, tout en admettant qu’il lui était impossible de dire à quel moment ces capitaux allaient commencer à se traduire par des effets économiques concrets. D'après le quotidien, cette incertitude pèse également sur les perspectives politiques des républicains à l’approche des élections de mi-mandat.
Interrogé par le Wall Street Journal sur les chances du Parti républicain de conserver la majorité à la Chambre des représentants, le président a admis ne pas être en mesure d’anticiper l’impact électoral de sa politique économique. Il a souligné que les investissements, notamment dans l’industrie automobile, l’intelligence artificielle et d’autres secteurs stratégiques, étaient déjà en cours de réalisation, mais que leur traduction concrète dans le quotidien des électeurs pourrait prendre du temps.
Toujours selon la même source, bien que l’économie américaine poursuive sa croissance depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, cette dynamique reste inégalement ressentie. La progression de l’emploi demeure modérée, le chômage a légèrement augmenté et la hausse des prix de nombreux biens et services courants continue de peser sur le pouvoir d’achat. Cette situation alimenterait le scepticisme d’une partie de l’opinion publique, qui peine à percevoir les bénéfices réels des indicateurs macroéconomiques positifs.
De son côté, le président américain a affirmé avoir engagé une baisse des prix et anticipé une amélioration sensible de la situation avant les échéances électorales, tout en imputant l’inflation héritée à l’administration précédente.
Les droits de douane, pilier central de la stratégie de Trump
Le WSJ a également rappelé que l’histoire électorale jouait rarement en faveur des présidents sortants lors des élections de mi-mandat. Donald Trump a lui-même reconnu que, depuis la Seconde Guerre mondiale, seuls deux chefs d’État avaient vu leur camp gagner des sièges à la Chambre dans ce contexte, ce qui constitue, selon lui, un facteur structurel défavorable aux républicains.
Face à ces risques, la Maison Blanche entend intensifier la promotion de sa politique économique sur le terrain. Selon le Wall Street Journal, l’exécutif met en avant l’extension des baisses d’impôts, la déréglementation fédérale, le renforcement de la production énergétique nationale et les efforts pour relocaliser certaines activités industrielles. Donald Trump insiste également sur la conclusion de nouveaux accords commerciaux destinés à réduire le déficit et la dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement étrangères.
Les droits de douane demeurent un pilier central de cette stratégie. Le président estime que ces mesures ont généré des recettes importantes et renforcé la position des États-Unis dans les négociations internationales. Il a toutefois reconnu que certaines décisions judiciaires à venir, notamment celles de la Cour suprême sur la légalité d’une partie de ces tarifs, pourraient fragiliser cet outil, ce qu’il considère comme un risque majeur pour les intérêts nationaux.
Parallèlement, Donald Trump défend une intervention plus directe de l’État dans des secteurs jugés critiques, allant jusqu’à envisager des prises de participation publiques dans certaines entreprises stratégiques, y compris dans le domaine de la défense. Cette approche, qu’il revendique comme compatible avec l’identité économique américaine, susciterait néanmoins des débats au sein même du pays.