Naïm Qassem appelle à ouvrir une «nouvelle page» avec l’Arabie saoudite : un geste inattendu du Hezbollah

Naïm Qassem appelle à ouvrir une «nouvelle page» avec l’Arabie saoudite : un geste inattendu du Hezbollah© Getty Images
Discours de Naïm Qassem
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Naïm Qassem, lors d’une commémoration à Beyrouth, a appelé à «ouvrir une nouvelle page» avec l’Arabie saoudite, reconnaissant Israël comme ennemi commun et suspendant les différends. Riyad pourrait écouter, via une brèche diplomatique, pour des motifs économiques et sécuritaires, mais la méfiance persiste sur les armes et les tensions sectaires.

Lors d’une commémoration dans la banlieue sud de Beyrouth marquant le premier anniversaire de l’assassinat d’Ibrahim Akil, chef de la brigade al-Radwan du Hezbollah, et de 17 cadres tués dans un bombardement israélien ayant fait une cinquantaine de victimes civiles, le secrétaire général du mouvement chiite, Naïm Qassem, a surpris en tendant la main à l’Arabie saoudite.

Il a proposé d’« ouvrir une nouvelle page » avec Riyad, invitant à un dialogue fondé sur la reconnaissance d’Israël comme « ennemi commun » et la suspension temporaire des différends, qualifiant cette démarche de « mesure pratique ». Naïm Qassem a insisté sur le fait que les armes du Hezbollah ne visent que l’État hébreu, et non le Liban ou les pays arabes, critiquant les pressions internationales contre la « résistance » comme un « cadeau » à Tel Aviv.

Le Hezbollah miserait sur les fonds saoudiens 

Ce discours contraste avec des années de tensions : le Hezbollah a souvent fustigé l’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe, provoquant des crises diplomatiques, comme le rappel d’ambassadeurs saoudiens en 2017. Ce geste intervient dans un contexte régional volatile, exacerbé par la frappe israélienne du 9 septembre 2025 contre des leaders du Hamas à Doha, au Qatar. Elle a ébranlé les pays du Golfe, y compris l’Arabie saoudite, qui se sentent désormais vulnérables face à un Israël perçu comme expansionniste.

Naïm Qassem a interpellé les Libanais à s’unir contre ce « danger principal », accusant Washington de soutenir un « génocide » à Gaza et de limiter les aides militaires à l’armée libanaise pour ne pas la fortifier contre Tel Aviv. Il a réaffirmé le refus de désarmer le Hezbollah, essentiel pour libérer les territoires occupés et contrer les agressions récentes, comme les bombardements de villages du Sud-Liban.

Critiquant le gouvernement libanais pour sa décision du 5 août sur le désarmement, il a plaidé pour une stratégie de défense nationale commune avec l’armée, tout en appelant à la reconstruction, aux élections et à chasser Israël des territoires occupés.

Reste à savoir si cet appel sera entendu à Riyad. Historiquement hostiles, les relations entre le Hezbollah et l’Arabie saoudite pourraient s’ouvrir d’une « petite brèche », comme en témoigne la rencontre en janvier 2025 entre l’émissaire saoudien Yazid ben Farhane et le président du Parlement Nabih Berry. Riyad, inquiet des frappes israéliennes, pourrait y voir une opportunité de dialogue, mais reste intransigeant sur les armes du parti.

Des commentateurs libanais distinguent dans cette ouverture des motivations économiques : le Hezbollah, affaibli par la guerre, miserait sur les fonds saoudiens pour reconstruire le Sud, afin de compléter l’aide iranienne. D’autres, sceptiques, doutent de la possibilité d’une rencontre entre Qassem et le prince héritier Mohammed ben Salmane, évoquant la méfiance sunnite-chiite et des intérêts divergents.

Politiquement, ce rapprochement potentiel pourrait apaiser les tensions sectaires au Liban et relancer la reconstruction post-conflit. Il risque cependant d’être perçu comme une concession de Téhéran face à l’axe sunnite. Dans un Moyen-Orient fracturé, cet appel illustre les pragmatismes forcés par la menace israélienne commune, sans pour autant effacer des décennies d’animosité.

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