Conflit en Ukraine : l’UE doit «cesser de saboter» le processus de paix, soutient Dmitiev
© Alexeï Nikolski / RIA Novosti
Selon le média américain Axios, les responsables de la Maison Blanche «perdent patience» avec les dirigeants européens auxquels ils attribuent le manque de progrès dans les efforts de paix en Ukraine impulsés par Donald Trump. Des révélations faisant réagir à Moscou, notamment le directeur du Fonds russe d’investissement direct, Kirill Dmitriev.
« Même Washington le constate désormais : les dirigeants de l’UE prolongent le conflit en Ukraine avec des exigences impossibles », a déclaré Kirill Dmitriev, dans un message posté le 30 août sur X. Celui-ci réagissait à une publication du site américain Axios, faisant part de l’agacement de responsables de la Maison Blanche face à l’attitude des dirigeants européens sur le dossier ukrainien.
« L'UE devrait cesser de saboter un véritable processus de paix. Elle devrait abandonner la logique erronée de Biden. Elle devrait privilégier la diplomatie plutôt que les faux discours », avait ajouté le directeur du Fonds russe d’investissement direct, avant de conclure : « Les fauteurs de guerre de l'UE démasqués. »
Selon le média américain, les conseillers de Donald Trump seraient « frustrés », pointant du doigt « certains dirigeants européens » dans le manque de progrès depuis la rencontre à Anchorage, en Alaska, entre les présidents américain et russe. Ainsi, d’après la même source, ces leaders européens soutiendraient « publiquement les efforts » de Donald Trump pour mettre un terme au conflit en Ukraine « tout en essayant discrètement de défaire en coulisses les progrès réalisés » depuis le sommet du 15 août.
«Certains en Europe continuent de vivre dans un monde imaginaire»
« Les Européens ne peuvent pas prolonger cette guerre et promouvoir sournoisement des attentes déraisonnables, tout en s’attendant à ce que l’Amérique en supporte le prix », a lâché auprès d’Axios un haut responsable de la Maison Blanche. « Si l’Europe veut une escalade dans cette guerre, ce sera sa responsabilité. Mais ils ne feront qu’arracher la défaite des mâchoires de la victoire », a-t-il ajouté.
L’entourage de Donald Trump estime notamment que les Européens poussent Volodymyr Zelensky dans une « approche maximaliste qui a exacerbé la guerre », a également rapporté le média. « Parvenir à un accord, c’est l’art du possible », a poursuivi la source d’Axios, « mais certains en Europe continuent de vivre dans un monde imaginaire ignorant le fait qu’il faut être deux pour danser le tango ». Toujours d’après le média, les responsables américains « croient » que leurs homologues britanniques et français seraient « plus constructifs ».
Depuis le sommet d’Anchorage, à la suite duquel Donald Trump avait réuni à Washington les principaux leaders européens aux côtés de Volodymyr Zelensky, des voix se sont élevées pour dénoncer l’attitude de ces mêmes Européens. « Les dirigeants européens représentent aujourd’hui la principale menace pour un accord de paix », avait notamment alerté dès le 21 août le chef de la diplomatie hongroise, Péter Szijjarto au cours d’une interview. Le diplomate avait notamment renvoyé à l’accord manqué du printemps 2022 à Istanbul.
«Le parti européen de la guerre maintient son cap»
Plusieurs dirigeants européens ont également fait des déclarations loin d’être apaisantes à l’égard de la Russie, à l’instar d’Emmanuel Macron qui – dans la foulée de cette rencontre à la Maison Blanche – avait qualifié auprès du journaliste Darius Rochebin le pays dirigé par Vladimir Poutine de « prédateur » et d’« ogre » aux portes de l’Europe, qui représentait « une menace » pour les Européens. Des propos repris le 29 août par le chancelier allemand Friedrich Merz, également auprès de Darius Rochebin, lequel a affirmé : « Nous sommes déjà dans un conflit avec la Russie. »
Des propos qui ont fait réagir au Kremlin. « Le parti européen de la guerre maintient son cap. Il ne fléchit pas », a regretté ce 31 août Dmitri Peskov. « Les Européens, par tous les moyens, encouragent et, je dirais même, incitent le régime de Kiev à poursuivre une ligne d’intransigeance absolument absurde. C’est une grave erreur », a ajouté le porte-parole du Kremlin. « Cela ne fera qu’aggraver considérablement sa situation », a-t-il conclu.
