Macron fustige Netanyahou et appelle à cesser la «fuite en avant meurtrière» à Gaza

Macron a critiqué Netanyahou pour avoir lié la reconnaissance d’un État palestinien à l’antisémitisme, exigeant la fin de la «fuite en avant» à Gaza. Il a dénoncé une ingérence et appelé à une enquête internationale.
Emmanuel Macron a vivement réagi aux déclarations de Benjamin Netanyahou, accusant le Premier ministre israélien d’avoir « offensé la France » en liant la reconnaissance d’un État palestinien par Paris à une hausse de l’antisémitisme. Il a dénoncé ces propos, tenus dans une lettre envoyée la semaine dernière, comme « une tentative inacceptable de déformer la politique française » et une « ingérence dans nos affaires intérieures ».
Cette tension survient après que Netanyahou a critiqué la décision française, annoncée en juillet, de reconnaître un État palestinien à l’ONU en septembre, la qualifiant de « récompense au terrorisme », une position qui a suscité l’indignation à Paris.
Macron a appelé Israël à mettre fin à sa « fuite en avant meurtrière » à Gaza, où plus de 50 500 personnes, dont 200 journalistes, ont été tuées depuis octobre 2023, selon les chiffres palestiniens. Il a souligné que la France, qui condamne l’antisémitisme, ne tolérera pas que « des actes isolés soient instrumentalisés pour justifier une guerre disproportionnée ».
En attendant la reconnaissance de l’État palestinien
« Je vous appelle solennellement à sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d'une guerre permanente à Gaza qui expose votre pays à l'indignité et votre peuple à une impasse, à cesser l'illégale et injustifiable recolonisation de la Cisjordanie et à saisir la main tendue des partenaires internationaux disposés à travailler à un avenir de paix, de sécurité et de prospérité pour Israël et la région », poursuit-il.
Selon lui, « l’État palestinien doit constituer la fin du Hamas ». « C’est aujourd’hui la seule manière d’éradiquer réellement le Hamas et d’éviter à la jeunesse israélienne de se consumer dans une guerre permanente, dévastatrice pour les Palestiniens de Gaza, mais également pour Israël et la région tout entière », affirme-t-il.
Cette sortie intervient après la mort de cinq journalistes d’Al-Jazeera, le 11 août, qualifiée d’« accident tragique » par Netanyahou, une version rejetée par Paris comme une minimisation. Le président français a réitéré son engagement pour une solution à deux États, co-présidée avec l’Arabie saoudite lors d’une conférence prévue à New York, tout en demandant une enquête internationale sur les violences commises dans les territoires palestiniens.