La destruction de Gaza-ville prendrait plus d’un an, selon l’armée israélienne

L’armée israélienne estime qu’une opération pour raser Gaza-ville pourrait durer plus d’un an, face à des défis logistiques et à une crise des réservistes. Le plan «Les Chariots de Gédéon II» vise à vaincre le Hamas, mais l’évacuation de 1,2 million de Palestiniens et les négociations pour les otages compliquent son exécution.

Le 24 août, l’armée israélienne a averti, selon le quotidien Haaretz, que l’exécution du plan du gouvernement de Benyamin Netanyahou visant à raser intégralement Gaza-ville, y compris ses infrastructures souterraines, pourrait prendre plus d’un an.

Cette annonce fait suite aux déclarations du ministre de la Défense, Israel Katz, menaçant de détruire Gaza-ville, bastion du Hamas, comme Beit Hanoun et Rafah, si le Hamas ne répond pas aux exigences israéliennes pour un cessez-le-feu et la libération des otages.

L’opération « Les Chariots de Gédéon II », approuvée le 7 août, prévoit la conquête de Gaza-ville et des camps de réfugiés voisins pour écraser le Hamas et libérer les otages enlevés le 7 octobre 2023, déclencheur de la guerre. 

Défis logistiques et crise des réservistes

L’état-major, dirigé par Eyal Zamir, souligne les défis logistiques. Une telle offensive nécessiterait l’évacuation d’environ 1,2 million de Palestiniens, tâche complexe, alors qu’à Rafah l’évacuation n’avait pris que deux semaines.

De plus, l’armée fait face à une crise des réservistes, avec une baisse du taux de mobilisation et un moral en berne, aggravée par le rappel de 60 000 réservistes prévu pour le 2 septembre. Ces derniers remplaceront les troupes régulières en Cisjordanie et au nord pour permettre l’offensive.

Tensions entre gouvernement et armée

Le chef d’état-major insiste sur la nécessité de négociations pour libérer les otages avant toute opération, en raison des risques pour leur sécurité. Des tensions émergent avec le gouvernement, l’armée refusant des décisions illégales, selon des sources militaires.

Actuellement, trois divisions opèrent à Gaza : la 99e à Zeitoun, la 162e à Jabaliya et Sabra, et la 36e à Khan Younès et Morag. La division de Gaza vise à sécuriser le corridor de Philadelphie, selon Israël.

Parallèlement, l’Égypte et le Qatar proposent un accord pour libérer les otages et retirer le Hamas, mais Israël reste inflexible sur un cessez-le-feu permanent, compliquant les pourparlers.