Sanctions anti-russes : «le temps du changement est venu», estime Orban

Les sanctions anti-russes n'ont pas mis fin au conflit en Ukraine, ni épuisé l'économie russe, a constaté le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Dans un message posté sur X le 21 janvier, le responsable politique a fustigé les résultats des mesures coercitives prises par Bruxelles à l'encontre de Moscou.

Le 21 janvier, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a appelé l'UE à reconsidérer la politique de sanctions contre la Russie, jugeant qu'elles n'avaient permis d'atteindre aucun des objectifs fixés.

«Les sanctions conçues par les bureaucrates de Bruxelles n'ont abouti qu'à une chose : elles ont détruit la compétitivité de l'économie européenne. Le temps du changement est venu !», a-t-il déclaré après avoir souligné que ces sanctions anti-russes n'avaient pas mis un terme au conflit en Ukraine ni «paralysé» l'économie russe. Même constat d'échec, dressé par le responsable hongrois, concernant la substitution des énergies russes par «d’autres sources abordables».

«Le plus important maintenant est que l'Union européenne s'adapte à la situation actuelle, car une nouvelle ère commence» avait déclaré Orban le 17 janvier à la radio Kossuth, en faisant référence au retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis.

«Il est temps de jeter les sanctions par la fenêtre et de construire des relations sans sanctions avec la Russie [...] Nous devons y travailler», avait-il ajouté, selon des propos rapportés par Ria Novosti.

Avec Trump, une «nouvelle ère» s'annonce... ou pas ?

Le 10 janvier, le quotidien britannique Financial Times (FT) avait rapporté que l'UE était «préoccupée» par le fait que Trump pourrait lever les sanctions anti-russes imposées par Biden.

«Les responsables du bloc espèrent que Trump maintiendra les sanctions en place afin de les utiliser comme levier potentiel dans d'éventuels pourparlers sur un cessez-le-feu avec Moscou», a relaté le FT, citant trois responsables informés d'une initiative de la Commission européenne. Initiative consistant à éplucher les ordonnances de Biden afin d'anticiper l'impact sur le bloc de leur éventuelle annulation par Trump.

Toutefois, le 21 janvier, Trump a déclaré que de nouvelles sanctions contre la Russie étaient «probables» si les parties ne s'asseyaient pas à la table des négociations. Il a également déclaré qu'il «envisagerait» de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine, ajoutant que l'UE «devrait payer beaucoup plus qu'elle ne le fait actuellement».

Toujours plus de sanctions occidentales

Le 16 décembre, l'Union européenne avait introduit un 15e paquet de sanctions, et table sur un 16e. De l'autre côté de l'Atlantique, Washington avait annoncé le 10 janvier des sanctions contre plus de 200 entreprises, 180 navires et plusieurs dirigeants russes. Des sanctions qui doivent entrer en vigueur le 27 février. 

Le 17 janvier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait assuré que les États-Unis ne changeraient pas de position sur les sanctions anti-russes et le conflit ukrainien après l'entrée en fonction de Trump. «Nous ne devrions pas nous laisser aller à des attentes excessives. Il ne peut y avoir de changements fondamentaux» avait-il averti.