Uranium russe : les importations allemandes en hausse de 70%
© Evgeny Epanchintsev / RIA Novosti
Sur un an, l'Allemagne aurait augmenté ses importations d'uranium en provenance de Russie de «près de 70%», selon Der Spiegel. Jusqu'à présent, l'uranium russe ne figure pas sur les listes des sanctions du bloc européen. Les approvisionnements russes pourraient continuer de s'accroître.
Depuis 2023, l'Allemagne a importé au moins 68,6 tonnes d'uranium de Russie, «soit près de 70% de plus qu’en 2023», a rapporté le 3 janvier Der Spiegel, citant des données du ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Protection du climat de Basse-Saxe.
Le minerai, destiné à l'alimentation des réacteurs nucléaires, est livré à l'usine de production d'éléments combustibles de Lingen, en Basse-Saxe, exploitée par Advanced Nuclear Fuels (ANF). Cette dernière est une filiale de Framatome, qui appartient elle-même au groupe français EDF.
Der Spiegel souligne que l'entreprise entend produire sur ce site des assemblages de combustible pour les réacteurs à eau sous pression de type russe VVER. «Cinq pays de l'UE exploitent actuellement 19 réacteurs VVER», souligne encore l'hebdomadaire allemand, citant un rapport avant d'évoquer les réacteurs de la Bulgarie, de la Finlande, de la Hongrie, de la République tchèque et de la Slovaquie.
«Il n'y a pas de bonne réponse»
«Je ne pense pas qu'il y ait une bonne réponse à cette question» avait déclaré début avril 2023, de retour d'une visite à Kiev, le vice-chancelier allemand et ministre de l'Économie et de la Protection du climat Robert Habeck (Verts).
Le responsable allemand avait rapporté que la question de l'approvisionnement d'États membres européens en uranium russe avait été soulevée par la partie ukrainienne.
«Mais il faudra bien que cela arrive un jour, même si cela implique des changements pour les pays qui ont encore des centrales nucléaires alimentées par de l'uranium russe», avait assuré Robert Habeck, ajoutant que cela lui semblait «raisonnable» et qu'il y «travaillerait».
Mi-novembre, face aux restrictions imposées par les États-Unis pour la période 2024-2027 et à l'interdiction prévue à partir de 2028 de l'importation de produits à base d'uranium russe, la Russie a annoncé qu'elle allait imposer des restrictions temporaires sur l'exportation d'uranium enrichi vers les États-Unis. Le texte américain, approuvé fin avril par le Congrès, prévoyait des dérogations en cas de problèmes d'approvisionnement des centrales américaines.
