La Transnistrie plongée dans une crise énergétique après l'arrêt par Kiev du transit de gaz russe via l'Ukraine
Depuis le 1er janvier 2025, la Transnistrie fait face à une grave crise énergétique. La coupure du gaz russe, conséquence directe de l'arrêt du transit via l'Ukraine, a laissé la population sans chauffage ni eau chaude, tandis que seuls les établissements médicaux restent alimentés en énergie.
La Transnistrie est confrontée à une crise sans précédent après l’arrêt des livraisons de gaz russe via l’Ukraine. Selon la société énergétique locale Tirasteploenergo, l'approvisionnement en chauffage centralisé et en eau chaude a été suspendu dès le 1er janvier 2025, affectant tous les bâtiments résidentiels, institutions publiques et entreprises, à l'exception des hôpitaux et centres sociaux. «Il n’y a ni chauffage ni eau chaude», a confirmé une employée de la société à Reuters.
Le géant russe Gazprom a cessé ses livraisons via l’Ukraine, ayant perdu la possibilité technique et juridique de le faire après l’expiration du contrat de transit avec Naftogaz Ukrayiny. Vladimir Poutine avait déjà prévenu, en décembre dernier, que «ce contrat de transit n’existerait plus», mais assurant que la Russie trouverait des alternatives. Cette décision intervient également dans un contexte où Kiev refuse de prolonger l’accord de transit, comme l’a souligné le ministre ukrainien de l’Énergie, Guerman Galoushchenko, qui a qualifié cet arrêt «d'événement historique».
La crise énergétique a des répercussions graves. Les habitants de Transnistrie doivent désormais compter sur des appareils électriques pour chauffer leurs maisons, alors qu’il y a des coupures fréquentes d’électricité. De plus, la centrale thermique de Moldavskaya, alimentée par le gaz russe et située en Transnistrie, a dû basculer au charbon, limitant drastiquement sa capacité à fournir de l’électricité. La Moldavie, pour sa part, importe désormais une partie de son électricité de la Roumanie, bien que la capacité des réseaux entre les deux pays reste insuffisante.
Face à cette crise, la Transnistrie a instauré un état d’urgence économique dès le mois de décembre 2024. Les autorités locales tentent de gérer les ressources restantes. Les réserves de gaz actuelles pourraient durer environ 20 jours, après quoi la situation pourrait empirer.
La Transnistrie, une région non reconnue à majorité russophone, reste sous la protection d’environ 1 100 soldats russes, présents depuis l’accord de cessez-le-feu de 1992. Les dernières mesures de Kiev, soutenues par ses alliés occidentaux, visent à couper encore davantage les liens énergétiques entre la Russie et l’Europe.