Victoire de Donald Trump : panique, émigration et ruée sur les médicaments abortifs aux États-Unis
La victoire de Donald Trump a déclenché une vague de panique aux États-Unis, entraînant une hausse des recherches d’émigration, notamment vers le Canada. Parallèlement, les femmes américaines, craignant des restrictions sur l'accès aux soins reproductifs, ont multiplié les demandes de médicaments abortifs, selon The Washington Post.
La victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine continue de susciter de vives réactions aux États-Unis, en particulier dans les médias américains. Le Washington Post, quotidien américain, a récemment publié un guide destiné à ceux qui envisagent de quitter le pays, réagissant à l'augmentation significative des recherches liées à l'émigration depuis l'annonce des résultats électoraux.
Dans les heures ayant suivi l'annonce de la victoire de Donald Trump, les recherches en ligne sur des termes tels que «déménager à l'étranger» ont considérablement augmenté. Bien que de nombreux Américains se soient d'abord intéressés au Canada, d'autres ont élargi leurs horizons, explorant des destinations telles que le Royaume-Uni, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande. Jen Barnett, à la tête d'Expatsi, une entreprise américaine aidant les Américains à s'installer à l'étranger, assure que son site a enregistré un volume de trafic équivalent à un mois en seulement quelques heures, tout de suite après la proclamation des résultats des élections, cite The Washington Post. En quelques jours, l'entreprise a atteint un chiffre d'affaires qu'elle réalise normalement en plusieurs mois.
Ce phénomène n'est pas inédit aux États-Unis. Un intérêt accru pour l'expatriation avait été observé en 2004 après la réélection de George Walker Bush (président américain de 2001 à 2009), l'élection de Joe Biden (actuel président) en 2020, ainsi que lors de la première élection de Donald Trump en 2016. Toutefois, les données indiquent que peu nombreux sont les Américains qui concrétisent effectivement ces projets de départ.
Le retour de Donald Trump ravive les peurs sur l'accès à l'avortement
Par ailleurs, la perspective d'une présidence de Donald Trump a provoqué une hausse notable des demandes de médicaments abortifs par les femmes qui craignent des restrictions accrues sur l'accès aux soins reproductifs, toujours selon The Washington Post. Aid Access, l'un des plus grands fournisseurs de pilules abortives aux États-Unis, a rapporté avoir reçu 10 000 demandes en 24 heures après la déclaration de la victoire du candidat républicain, soit environ 17 fois plus que les 600 requêtes quotidiennes habituelles. Just the Pill, une organisation américaine à but non lucratif qui prescrit des médicaments abortifs par télémédecine, a également observé un comportement inhabituel : 22 de ses 125 commandes, passées en quelques jours, provenaient de personnes non enceintes, un phénomène que Julie Amaon, directrice exécutive intérimaire du groupe, qualifie de «rare».
Plan C, une plateforme américaine fournissant des informations sur l'accès aux médicaments abortifs, a rapporté un pic d'affluence avec 82 200 visites sur son site le jour de l'annonce de la victoire de Donald Trump, contre environ 4 000 à 4 500 visiteurs par jour avant l'élection.
Donald Trump, bien qu'il se soit autoproclamé «le président le plus pro-vie de l'histoire», a promis de mettre son veto à une interdiction fédérale de la procédure de l’abortion. Les craintes des femmes s'expliquent par le fait que le droit à l'avortement était l'un des principaux sujets de la campagne électorale américaine, notamment pour la candidate perdante Kamala Harris, qui avait affirmé que le républicain interdirait cette procédure. De son côté, Donald Trump avait préféré centrer sa campagne sur les questions économiques et l'immigration illégale.