Arménie : vers la fin de l’appellation «cognac» pour la production locale
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Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé la nécessité de renoncer à l’usage du terme «cognac» pour les alcools forts arméniens, soulignant l’importance de respecter cette appellation exclusivement française.
Lors d’une réunion du gouvernement ce 31 octobre, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a annoncé vouloir mettre fin à l’usage du terme «cognac» pour désigner les spiritueux arméniens. «Le cognac est une valeur immatérielle de la France», a-t-il déclaré, en rappelant qu’il s’agissait d’une appellation d'origine contrôlée réservée à la production de la région française de Cognac. Selon lui, l’Arménie ne peut revendiquer cette désignation sans trahir l’essence même de cette boisson. Il a ajouté que même les familles arméniennes devaient cesser d’utiliser le mot «cognac» et parler plutôt de «brandy». Cette transition n’est pas sans impact émotionnel pour le pays, comme l’a souligné Nikol Pachinian, qui reconnaît l’attachement profond des Arméniens à ce nom.
La déclaration du Premier ministre arménien s’inscrit dans le contexte des accords économiques entre l’Arménie et l’Union européenne. En 2021, le gouvernement arménien avait signé un accord avec l’UE pour recevoir une aide financière de 3 millions d’euros en échange d’un retrait progressif du terme «cognac» des étiquettes arméniennes. Cet engagement marque la fin d’une longue tradition en Arménie, où la boisson est souvent perçue comme un produit national, avec une renommée bien au-delà de ses frontières.
Un symbole national sous une nouvelle étiquette
L’industrie du brandy en Arménie, née à la fin du XIXe siècle grâce à des techniques françaises, a depuis lors prospéré, notamment avec la marque emblématique Ararat, aujourd’hui sous contrôle de la société française Pernod Ricard. Cependant, l’appellation «cognac» utilisée depuis plus d’un siècle par les producteurs arméniens devra donc être abandonnée au profit de «brandy arménien».
Dans une réponse aux changements, le ministre de l’Économie, Gevorg Papoyan, a annoncé le lancement d’une campagne de marketing pour promouvoir le «brandy arménien» à l’international. Avec le soutien financier de l’UE, les producteurs arméniens adaptent ainsi leurs pratiques pour se conformer aux exigences internationales en matière de respect des indications géographiques.
Une appellation contrôlée au cœur des négociations internationales
Selon la législation de l’UE, le nom «cognac» est une indication géographique protégée, désormais réservée exclusivement aux eaux-de-vie produites dans la région de Cognac en France. Ce système d’appellation protège des produits emblématiques tels que le cognac et vise à éviter toute confusion parmi les consommateurs, comme c’est déjà le cas avec le champagne.
