Panique à Baalbek après les avertissements israéliens d'évacuer la ville

Panique à Baalbek après les avertissements israéliens d'évacuer la ville© Associated Press
Frappe israélienne sur le Liban.
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L'armée israélienne a lancé des avertissements aux habitants de Baalbek, sommés de fuir la ville avant des bombardements. Des milliers de Libanais se sont retrouvés sur les routes. Le 28 octobre, deux murailles de la cité antique ont été détruites par l'aviation de Tsahal.

L'image a fait le tour du monde : de la fumée juste derrière les colonnes du Temple de Jupiter dans la ville trois fois millénaire de Baalbek. Cette localité est devenue la cible d'intenses bombardements israéliens.

Avant les bombardements du 30 octobre, des milliers d'habitants de la région avaient quitté Baalbek et les villages environnants, se dirigeant notamment vers Ersal, à l'est, proche de la frontière avec la Syrie. Les habitants s'étaient précipités sur les routes des alentours, afin de fuir les raids israéliens.

Le 30 octobre, l'armée israélienne avait appelé vers 11h15 locales les habitants de Baalbek et des villages voisins à évacuer «immédiatement» leurs maisons et à quitter ces localités avant qu'elle « n'opère avec la force contre des cibles du Hezbollah ».

Un patrimoine de plus en plus en danger

Dans son message sur X, le porte-parole militaire arabophone Avichay Adraee avait précisé que ces évacuations devaient se faire par des routes spécifiques: l'autoroute Zahlé-Baalbek, la route Nahlé-Baalbek et celle dite « des Cèdres », vers le nord. Cet ordre d'évacuation a été émis alors que depuis lundi, la région de Baalbek est pilonnée par l'aviation israélienne, qui a tué des dizaines de personnes, dont au moins 70 le 28 octobre. Cette campagne de bombardements intensifs a été menée sans avertissement préalable.

Alors que la carte publiée par l'armée israélienne n'excluait pas le site archéologique, le responsable de la région Baalbek-Hermel, Bachir Khodr, avait appelé les habitants à se diriger soit vers Ersal, soit vers le Liban-Nord, sur la route de Aïnata el-Arz. « Vous êtes priés de ne pas vous rendre au Temple de Baalbek parce que l’endroit n’est pas sûr », a-t-il ajouté. Le président du conseil municipal de la ville, Moustapha el-Chall, a confirmé ces craintes: «Nous craignons que les temples de Baalbek et le reste du patrimoine de la ville ne soient visés» par les bombardements israéliens, a-t-il dit.

Le ministre libanais sortant du Tourisme Walid Nassar avait appelé, plus tôt dans la journée, « les pays amis et les organisations internationales de protection du patrimoine mondial à ne pas se contenter de dénoncer les attaques contre les sites libanais historiques inscrits sur la liste du patrimoine mondial, mais à agir immédiatement pour arrêter les attaques israéliennes meurtrières contre le Liban». Il avait accusé Israël « de cibler délibérément les sites historiques et touristiques libanais protégés par les organisations internationales».

Le 28 octobre deux murailles d’enceinte juxtaposées, l’une datant du mandat français et connue sous le nom de Gouraud (en référence au général Henri Gouraud) et l’autre de l’époque ottomane, avaient été détruites par les bombardements israéliens.

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