«Le monde entier» veut la Russie à la table des négociations, admet Zelensky

«Le monde entier» veut la Russie à la table des négociations, admet Zelensky Source: AP
Volodymyr Zelensky, le 18 juillet 2024 en Grande-Bretagne (image d'illustration).
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Volodymyr Zelensky a déclaré à la presse française que «la majorité du monde» estimait que Moscou devait être représenté à un prochain sommet sur la paix, ajoutant ne pas être en mesure de s'y opposer.

«La majorité du monde dit aujourd'hui que la Russie doit être représentée au second sommet, autrement nous n'arriverons pas à des résultats importants. Comme "le monde entier" les veut à la table, nous ne pouvons être contre», a déclaré Volodymyr Zelensky ce 31 juillet à la presse française.

«Nous allons préparer un plan basé sur la formule de paix qui a été présentée publiquement lors du premier sommet, je veux fixer une date à nos diplomates et je veux que nos partenaires internationaux fassent de même, pour qu'en novembre nous ayons un document qui contiendra tout : l'intégrité territoriale, la souveraineté, etc.», a expliqué Zelensky.

Le mois de novembre coïncide avec l'élection présidentielle américaine, qui pourrait voir une victoire de Donald Trump et un renversement de la politique de Washington en Ukraine.

Qualifiant la renonciation de territoires de «question très, très difficile», selon Le Monde, Zelensky a jugé que celle-ci ne pouvait pas «être résolue par un seul président, sans le peuple ukrainien. Cela va à l'encontre de la Constitution de l'Ukraine. Cette question nous concerne exclusivement, nous. Le pouvoir n'a pas le droit de officiellement de renoncer à ses territoires. Pour cela, il faut que le peuple ukrainien le souhaite».

Celui-ci semble néanmoins admettre l'utilité de négociations : «Une paix juste pour l’Ukraine réside dans le rétablissement de notre intégrité territoriale, mais cela ne signifie pas que nous devons le faire seulement au moyen des armes».

Zelensky veut que la Chine fasse pression sur la Russie

Le 15 juillet dernier, Volodymyr Zelensky avait envisagé une participation de représentants russes à un prochain sommet sur l’Ukraine, avec les vives critiques de pays du Sud, notamment de la Chine, à la suite de l'absence d'invitation de la Russie lors du sommet en Suisse en juin dernier. La déclaration finale avait de surcroît évoqué la nécessité d'une participation de Moscou. 

«Si la Chine le veut, elle peut forcer la Russie à arrêter cette guerre. La Chine appartient au monde et est un Etat influent», a déclaré ce 31 juillet Zelensky. Et d'ajouter : «Je ne veux pas d'elle comme d'un médiateur, je veux qu'elle fasse pression sur la Russie», a-t-il poursuivi. Il y a quelques semaines, il avait accusé la Chine d'être devenue un «outil entre les mains de Poutine».

Le 24 juillet dernier à Pékin, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, déclarait que son pays était disposé à dialoguer si la partie russe était prête à négocier de «bonne foi», ajoutant ne pas avoir observé cela.

Pour Moscou, les déclarations de Kiev manquent de clarté

Les déclarations de Kiev ont été accueillies avec scepticisme du côté de Moscou. La Russie est ouverte aux négociations avec l'Ukraine, a ainsi indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov le 25 juillet, soulignant néanmoins les incertitudes entourant la position ukrainienne : «des déclarations très différentes ont été faites, ce n'est pas tout à fait clair encore», a déclaré Peskov.

Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Kherson et de Zaporojié, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», évoquant aussi une «démilitarisation», une «dénazification» et une levée des sanctions contre la Russie.

Kiev exige encore le retour aux frontières de 1991, en dépit notamment du rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie par référendum en 2014 à la suite du coup d'Etat du Maïdan. Des revendications jugées irréalistes par Moscou.

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