Le Hezbollah à Israël : «La résistance au Liban est prête et n’a pas peur»
Dans un discours le 10 juillet, Hassan Nasrallah a mis en garde Israël, déclarant que le mouvement chiite voulait «continuer à faire partie de la bataille» et revendiquant l'échec de l'État hébreu «sur les plans humain, matériel, économique, psychologique». Il a aussi indiqué qu'un cessez-le-feu au Liban dépendait de la fin du conflit à Gaza.
«Si les Israéliens gagnent à Gaza, ils viendront au Liban», a prévenu Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, dans un discours le 10 juillet à l'occasion d'un hommage rendu à un commandant du parti chiite, Mohammad Nehmé Nasser, tué dans une frappe israélienne une semaine plus tôt.
Dans son allocution, le leader chiite libanais a averti l'armée israélienne que son mouvement était prêt à toute éventualité sur le front. «L’armée israélienne menace maintenant d’envahir la région au sud du Litani. Lorsque vos chars arrivent à nos frontières, vous savez ce qui les attend. La résistance [du Hezbollah] au Liban est prête et n’a pas peur», a-t-il lancé.
Des propos qui interviennent au lendemain de ceux prononcés par le chef de la diplomatie israélienne. «Nasrallah, si vous n'arrêtez pas de proférer des menaces et des violences et ne vous retirez pas au-delà du Litani, vous serez considéré comme le destructeur du Liban», avait averti Israël Katz sur X (ex-Twitter) le 9 juillet. Un message intitulé «Un chien qui aboie ne mord pas», ciblant le secrétaire général du parti chiite.
Rien n'y a fait : le chef du Hezbollah a persisté à vouloir «continuer à faire partie de la bataille» en soutenant le front de Gaza contre l'armée israélienne. «Nous voyons les succès et les exploits réalisés au jour le jour. Et l'ennemi voit bien ces succès», a-t-il insisté. «Ce front de soutien libanais épuise les forces de l'ennemi, sur les plans humain, matériel, économique, psychologique», a-t-il également expliqué. Avant d'ajouter : «Grâce à cette pression, nous pouvons faire comprendre à l’ennemi que le cessez-le-feu sur le front nord d'Israël dépend du cessez-le-feu à Gaza.»
Hassan Nasrallah affirme qu'Israël «a peur»
«Les Israéliens sont conscients qu’il faut parvenir à un cessez-le-feu à Gaza parce que c’est le seul moyen d’arrêter les combats dans le Nord», à la frontière libanaise, a-t-il poursuivi.
Hassan Nasrallah a indiqué qu'initialement, le parti chiite devait se retirer «à 3 km de la frontière, parce que [ses] roquettes portaient sur 3 à 5 km», avant que les Israéliens n'apprennent «qu’on avait des missiles ayant une portée de 8 à 10 km». «Ils ont alors demandé qu’on s’éloigne de 10 km. Israël est dans une impasse sur le front libanais», a-t-il martelé, avant de railler les objectifs israéliens parce qu'ils «ont d'abord demandé le retrait de la force al-Radwane [unité d'élite du Hezbollah], mais qu'est-ce qu'ils croient ? Il y a aussi l'unité Nasr, l'unité Aziz, l'unité Abbas... »
«Les Israéliens ont peur, pas seulement de la possibilité [pour le Hezbollah] d’entrer en Galilée, mais de l’infiltration de petits groupes en Palestine occupée.» Et d'ajouter : «Les objectifs israéliens au Liban ont baissé en importance.» De fait, selon lui, lors de la guerre de juillet 2006, l'armée israélienne voulait détruire les capacités militaires du Hezbollah, alors qu'aujourd'hui il s'agit de repousser le mouvement pro-iranien à plusieurs kilomètres de la frontière.
Le Hezbollah acceptera ce que le Hamas admettra
Concernant le front à Gaza, le chef du parti chiite a insisté sur le fait que l'échec de l'armée israélienne était lié à «l'entêtement de Benjamin Netanyahou», soulignant qu'«Israël voulait le retour des otages ou l’anéantissement du Hamas». «Il n’a rien pu faire en dix mois», a-t-il ajouté. «L’ennemi traverse la pire période de son existence, au niveau de l’armée, de l’économie et en termes de perte de crédibilité», a encore noté Hassan Nasrallah.
Son mouvement acceptera «ce que le Hamas acceptera», a indiqué le secrétaire général du parti chiite libanais, évoquant la trêve à Gaza. «Si un cessez-le-feu est instauré à Gaza, notre front [au Liban] arrêtera les combats, nous y sommes engagés car nous sommes un front de soutien. S’il n’y a pas de cessez-le-feu, nous aviserons en temps et en heure», a-t-il avancé.
Pour l'heure, les négociations sont en cours entre les belligérants pour obtenir la libération des otages israéliens encore aux mains du Hamas. Le mouvement islamiste palestinien a assoupli sa position en n'exigeant plus un cessez-le-feu permanent.