Si le conflit ne cesse pas avec le Hezbollah, Nasrallah sera «le destructeur du Liban», prévient Israël
Le 9 juillet, le chef de la diplomatie israélienne a prévenu le Hezbollah que, si les combats ne s'arrêtaient pas, Hassan Nasrallah serait considéré comme «le destructeur du Liban». Le même jour, le parti chiite a publié une vidéo des infrastructures militaires de Tsahal dans les hauteurs du Golan occupé.
«Nasrallah, si vous n'arrêtez pas de proférer des menaces et des violences et ne vous retirez pas au-delà du Litani, vous serez considéré comme le destructeur du Liban», a averti le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz sur X (ex-Twitter) le 9 juillet. Un message intitulé «Un chien qui aboie ne mord pas», ciblant le secrétaire général du parti chiite Hassan Nasrallah.
Cet avertissement a suivi la publication d'une vidéo du Hezbollah montrant des images de drone filmant des positions militaires israéliennes présumées sur le plateau syrien du Golan occupé par Israël. Sur cette vidéo publiée par le Hezbollah sur sa chaîne Telegram War Media, l'organisation pro-iranienne détaille les différentes positions israéliennes, les sites déjà ciblés et ceux qui pourraient l'être.
Le 7 juillet, le Hezbollah avait d'ailleurs annoncé avoir lancé une «attaque aérienne au moyen d'escadrons consécutifs de drones explosifs contre le centre de reconnaissance électronique et technique à longue portée» du mont Hermon, dans le Golan syrien occupé. Concernant cette opération, le parti chiite avait également précisé qu'il s'agissait de la «cible la plus haute visée» depuis le 8 octobre, à 2 230 mètres d'altitude. Selon le parti, ce centre sert à «surveiller l'est, de la Syrie à l'Irak, la Jordanie, jusqu'à la frontière iranienne». Ce site abrite «du matériel électronique, d'espionnage et de renseignement, ainsi que des systèmes techniques parmi les plus avancés».
L'ancien garde du corps de Nasrallah tué dans une frappe israélienne en Syrie
Sur le front, Israël a mené un énième raid en Syrie sur la route de Beyrouth à Damas. L'attaque, ciblant «une voiture appartenant au Hezbollah libanais près d'un poste de contrôle militaire de la 4e division sur l'autoroute Damas-Beyrouth dans la région de Jdeidat Yabous», a tué deux personnes, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), source controversée de l'opposition basée à Londres. L'identité de l'un des deux passagers tués dans la voiture ciblée par la frappe israélienne a été confirmée par des sources sécuritaires, contactées par L'Orient-Le Jour. Il s'agit d'un des anciens gardes du corps de Hassan Nasrallah, Hajj Abou Fadl Karanbach.
De son côté, Hassan Nasrallah a indiqué le 9 juillet que les objectifs du parti chiite étaient clairs : «La résistance au Liban poursuivra ce qu'elle a commencé le 8 octobre lors du Déluge d'Al-Aqsa jusqu'à ce qu'elle atteigne l'objectif auquel elle aspire sur tous les fronts de soutien.» Le secrétaire général du Hezbollah s'est également interrogé sur la solidarité du monde arabo-musulman avec le peuple palestinien : «Le monde arabe et islamique est-il vraiment incapable de faire quoi que ce soit pour soutenir Gaza ?»
Depuis le 8 octobre, l'armée israélienne et le Hezbollah s'affrontent par le biais d'escarmouches et d'attaques ciblées sur des postes d'observation, Tsahal visant les cadres du parti chiite. Alors que les deux ennemis se sont d'abord cantonnés à des attaques ne dépassant pas un rayon de cinq kilomètres autour de la zone limitrophe, les opérations ont depuis évolué tant en intensité qu'en profondeur. Dernièrement, les dirigeants israéliens ont ouvertement menacé le Liban d'une intervention dans le sud du pays pour chasser les forces spéciales du parti chiite. Le secrétaire général du Hezbollah s'est dit prêt à toute éventualité sur le front.