«Make Europe Great Again» : l'eurosceptique Hongrie de Victor Orban présidente de l'UE

«Make Europe Great Again» : l'eurosceptique Hongrie de Victor Orban présidente de l'UE Source: AFP
Viktor Orban le 29 juin (image d'illustration).
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Le pays de Viktor Orban a pris ce 1er juillet la tête du Conseil de l’UE pour une présidence de six mois. Une séquence qui donne déjà des sueurs froides à ses détracteurs.

«Tout le monde est ravi que ce soit à notre tour de rendre sa grandeur à l'Europe » (Make Europe Great Again), a écrit ce 1er juillet sur X Viktor Orban, reprenant avec malice le slogan de Donald Trump, autre bête noire des élites occidentales.

Le Premier ministre hongrois et son gouvernement se sont dits prêts à assumer « les obligations et responsabilités » de ce mandat qui court jusqu'en décembre, après une cérémonie de passation avec le Premier ministre belge Alexander De Croo.

« Nous agirons en tant que médiateur impartial », a affirmé le ministre hongrois des Affaires européennes Janos Boka. Avant d’ajouter que la Hongrie mettra en avant sa « vision de l'Europe » et entend « redresser la barre (...) dans la bonne direction ».

Depuis des années, Budapest ferraille avec Bruxelles et les autres membres de l’UE : immigration, liens avec Pékin, conflit en Ukraine, les sujets de discorde sont nombreux. Viktor Orban fustige régulièrement « l’élite technocratique » de Bruxelles, et a récemment bloqué l’aide militaire à Kiev. Ses adversaires le jugent proches de Moscou.

Le camp européiste a ostensiblement tout fait pour boucler deux dossiers avant l’arrivée de la présidence hongroise : le quatorzième paquet de sanctions contre la Russie, approuvé, et les négociations d’adhésion de l’Ukraine, officiellement ouvertes. Ursula von der Leyen est par ailleurs sur le point d’être reconduite à la tête de la Commission, en dépit de l'hostilité hongroise.

Orban aura la main sur l'agenda des réunions des 27

La présidence tournante permet au pays en exercice de contrôler l'agenda des réunions des 27, un pouvoir non négligeable mais pas absolu, comme le soulignent plusieurs diplomates européens.

Sept priorités ont été énoncées par Budapest : renforcer la « compétitivité économique » du bloc, mieux lutter « contre l'immigration illégale », et rapprocher les pays des Balkans occidentaux de l'adhésion à l'UE.

Dans une tribune publiée ce 1er juillet dans le Financial Times, Orban a dénoncé «la perte de compétitivité de l’UE», «tendance croissante depuis quelques décennies» selon lui «principalement imputable aux décisions malavisées de Bruxelles, qui vont à l’encontre des réalités de l’économie mondiale». Et Orban de citer les  objectifs idéologiquement motivées» de la «transition verte», pénalisant les agriculteurs européens.

Orban veut un nouvel accord sur la compétitivité 

Le Premier ministre hongrois a ensuite annoncé vouloir «freiner l’immigration clandestine en travaillant en étroite collaboration avec les pays d’origine et de transit». Regrettant le manque d'attractivité pour les investissements dans le bloc et admettant s’inspirer du programme franco-allemand de croissance et de compétitivité, Orban a annoncé vouloir négocier un nouvel accord sur celles-ci.

Viktor Orban, dont le parti Fidesz a quitté le Parti populaire européen (PPE)  a annoncé hier 30 juin un nouveau groupe des « Patriotes pour l'Europe » aux côtés du chef du parti nationaliste autrichien FPÖ, Herbert Kickl, et de l'ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis, fondateur du mouvement populiste ANO. Il lui faut encore obtenir des soutiens dans quatre autres pays pour pouvoir former un groupe à part entière. 

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