Ukraine : «le premier groupe d'instructeurs français est déjà en route», affirme un député
Des instructeurs militaires français seraient en route pour l'Ukraine, a déclaré le 31 mai sur les réseaux sociaux le député ukrainien Oleksiy Goncharenko. Le 27 mai, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes avait déclaré avoir signé «tous les documents» relatifs à leur arrivée «prochaine».
Des militaires français, missionnés par Paris, bientôt sur le sol d’une Ukraine en conflit ouvert avec une puissance nucléaire ? Un «premier groupe d'instructeurs français» serait en route, selon Oleksiy Goncharenko, député de la Rada (le Parlement ukrainien, ndlr.) et membre de la délégation de cette dernière auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
«Mes sources m'ont informé que le premier groupe d'instructeurs français est déjà en route pour l'Ukraine», a déclaré, le 31 mai au soir sur X (ex-Twitter), cet élu de Solidarité européenne, parti de Pétro Porochenko.
My sources informed me that the first group of French instructors is already on its way to Ukraine.
— Oleksiy Goncharenko (@GoncharenkoUa) May 31, 2024
Citant trois sources diplomatiques, l’agence Reuters révélait le 30 mai que Paris pourrait annoncer l’envoi en Ukraine de formateurs militaires, lors de la visite de Volodymyr Zelensky en France pour les célébrations du 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie.
«La France enverrait dans un premier temps un nombre limité de personnels pour évaluer les modalités d'une mission avant d'envoyer plusieurs centaines de formateurs, ont indiqué deux des diplomates», précisait alors l’agence de presse. «Les arrangements sont très avancés», précisait encore l'une de ces sources.
Le 27 mai, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, déclarait sur Telegram avoir «déjà signé les documents» devant permettre «aux premiers instructeurs français de se rendre prochainement dans nos centres de formation et de se familiariser avec les infrastructures et leur personnel». Alors contacté par l’AFP, le ministère français de la Défense s'était borné à déclarer que le dossier était à l'étude, sans confirmer l'envoi d'instructeurs.
Étudié par Paris depuis près d’un an, malgré les avertissements de Moscou
Depuis fin février, au nom de l’ambigüité stratégique, Emmanuel Macron répète ne «rien exclure» quant à l’envoi de troupes françaises en Ukraine. Une éventualité loin de faire consensus au sein des alliés de l’Ukraine, mais qui selon le quotidien Le Monde serait évoquée à l’Élysée depuis au moins la mi-juin 2023.
La diplomatie russe a mis en garde que des troupes françaises en Ukraine deviendraient des «cibles légitimes» pour les forces russes, dénonçant de surcroît la rhétorique «de plus en plus belliqueuse» de Paris. Le 21 mai, l'armée russe avait annoncé avoir débuté des tests d'utilisation d'armes nucléaires non stratégiques. Des exercices qui intervenaient «en réponse aux déclarations provocatrices et aux menaces de responsables occidentaux contre la Fédération de Russie», avait ajouté l'armée russe.
Le Kremlin avait indiqué début mai que ces manœuvres étaient liées aux déclarations d'Emmanuel Macron sur un envoi éventuel de troupes occidentales en Ukraine, et à celles du ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron affirmant le droit des forces ukrainiennes de mener des frappes sur le sol russe avec des armes britanniques.