La reconnaissance de la Palestine «encouragerait» le terrorisme dans le monde, estime Netanyahou

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La reconnaissance de la Palestine «encouragerait» le terrorisme dans le monde, estime Netanyahou© DEBBIE HILL / POOL / AFP
Benjamin Netanyahou prononce un discours le 12 mai 2024 (image d'illustration).
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Dans une interview diffusée le 30 mai sur LCI, le Premier ministre israélien a fait part des objectifs de l'État hébreu à Gaza : «Vaincre le Hamas, s’assurer qu’il y ait une démilitarisation et une déradicalisation, et construire la paix.» Il a notamment réaffirmé son refus catégorique de la reconnaissance d'un État palestinien.

Dans une interview exclusive sur LCI, filiale du Groupe TF1, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a pu développer le 30 mai le positionnement de l'État hébreu au sujet de la guerre à Gaza, du Hamas, de la reconnaissance de l'État palestinien et du mandat d'arrêt demandé à son encontre par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).

«Notre victoire, c'est la victoire d'Israël contre l'antisémitisme, c'est la victoire de la civilisation judéo-chrétienne contre la barbarie. C'est la victoire de la France», a-t-il affirmé, précisant que les objectifs de Tsahal étaient triples : «Vaincre le Hamas, s’assurer qu’il y ait une démilitarisation et une déradicalisation, et construire la paix.»

Le chef du Likoud a même comparé l'opération de Gaza au débarquement des troupes alliées en Normandie en 1944, dont les commémorations du 80e anniversaire sont prévues sur les plages normandes la semaine prochaine.

Netanyahou persiste dans son jusqu'au-boutisme face au Hamas

Répondant à une question de Darius Rochebin sur une potentielle reconnaissance de l'État palestinien, en référence à la récente décision de trois pays européens (Norvège, Espagne et Irlande), le Premier ministre israélien a fait part de son refus catégorique. «Un État palestinien [reconnu] serait un État terroriste, un État fantoche de l’Iran», a-t-il justifié. Avant d'ajouter : «Si vous leur donnez un État maintenant, ce sera la plus belle récompense pour les terroristes.»

Selon lui, une telle action «encouragerait» les actes terroristes dans le monde. «Si l’on considérait l’existence d’un État palestinien dans la banlieue parisienne, avec des milliers de terroristes voulant détruire Paris et tuer des Français, vous ne diriez pas cela», a rebondi le Premier ministre israélien sur l'hypothèse d'une reconnaissance par Paris.

S'agissant du nombre de personnes tuées à Gaza, qui aurait dépassé les 36 200 selon le décompte du ministère palestinien de la Santé rattaché au Hamas, Benjamin Netanyahou a insisté sur le fait que chaque mort de civil était «une tragédie». «Mais pour le Hamas, c’est une stratégie. Ils utilisent sciemment les civils comme des boucliers humains», a-t-il ajouté, précisant que l'armée israélienne faisait tout son possible pour évacuer les civils des zones de bombardements.

Selon les estimations de l'Unicef, un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes dans la bande de Gaza. «Les femmes et les enfants représentent 70% des victimes», a ajouté le Fonds des Nations unies pour l'enfance.

Au sujet du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale demandé à son encontre par le procureur Karim Khan le 21 mai dernier, Benjamin Netanyahou a estimé qu’«il était absolument faux» d’accuser Israël d’affamer les civils. «Nous avons tout fait pour livrer de la nourriture», a-t-il déclaré. 

«C’est comme si l’on mettait de Gaulle et Winston Churchill face au commandement allemand, [comme si on] les traitait de la même manière lors du procès de Nuremberg», a-t-il insisté. Et d'ajouter : «C'est comme mettre Al-Qaïda et le président américain dans le même procès, bien sûr c'est de la folie.» 

Une interview qui ne passe pas pour LFI

Cette interview d'une demi-heure sur LCI n'a pas manqué de faire réagir la classe politique française. En effet, durant la diffusion, une manifestation, regroupant près de 2 500 personnes se tenait devant les locaux de la chaîne. Plusieurs figures de La France insoumise étaient présentes, dont la franco-palestinienne Rima Hassan.

D'ailleurs, le leader du parti a réagi sur la plateforme X (ex-Twitter). «La doctrine du choc des civilisations dont il fait la propagande est un appel au génocide», a lancé Jean-Luc Mélenchon, tout en martelant que le Premier ministre israélien «devrait être devant un tribunal plutôt qu’à la télé française». Il a notamment critiqué la chaîne pour avoir donné la parole à Benjamin Netanyahou. 

David Guiraud, député de La France insoumise, a quant à lui critiqué directement la chaîne en déclarant : «TF1 dans la boue du génocide. La France est salie.» Même son de cloche du côté de sa collègue Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI à l'Assemblée nationale. «Un criminel contre l’humanité comme Netanyahou n’a pas à répondre à un journaliste mais à la Cour pénale internationale», a-t-elle déploré. 

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