Vives réactions après le bombardement israélien à Rafah qui a fait des dizaines de morts
La frappe israélienne sur Rafah dans la soirée du 26 mai a fait des dizaines de morts et de nombreux blessés. L'Égypte, la Jordanie et le Koweït condamnent cette attaque. Le Qatar déplore un raid qui pourrait «entraver» les pourparlers de paix. Plus tôt dans la journée, le Hamas avait tiré une salve de roquettes sur le centre d'Israël.
Des tentes réduites en cendres, la propagation des feux, des corps calcinés, un enfant décapité, des cris de panique : les images prises juste après la frappe israélienne à Rafah ont fait le tour du monde sur les réseaux sociaux. Selon la Défense civile palestinienne, le bilan est d'au moins 40 mort et 65 blessés. Le décompte pourrait s'alourdir.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné un «bombardement délibéré des forces israéliennes sur des tentes de déplacés». Le texte du Caire a notamment appelé à «mettre en œuvre les mesures édictées par la Cour internationale de justice (CIJ) concernant une cessation immédiate des opérations militaires». Le ministère a en effet dénoncé le «ciblage des civils sans défense» et «une politique systématique visant à élargir le spectre de la mort et des destructions dans la bande de Gaza pour la rendre invivable».
L'armée israélienne évoque «plusieurs blessés» dans la frappe sur Rafah
Également voisine de l'État hébreu, la Jordanie a quant à elle dénoncé «ces actes et crimes qui représentent une violation flagrante des règles du droit international et du droit international humanitaire», tout en appelant «l'ensemble de la communauté internationale» à «s'attaquer et demander des comptes aux responsables». Le Koweït, pays traditionnellement pro-palestinien, a également condamné la frappe israélienne sur le sud de l'enclave gazaouie.
Le Qatar, qui joue les premiers rôles dans les médiations pour tenter d'arriver à une trêve à Gaza, a insisté sur le fait que ce raid pourrait «entraver» les pourparlers, rapporte l'AFP, citant le communiqué de la diplomatie qatarie. En effet, Doha déplore que «les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza».
De son côté, le mouvement islamiste du Hamas et son partenaire du Jihad islamique ont qualifié cette attaque de «massacre».
Tsahal justifie sa frappe
L'armée israélienne a de son côté affirmé, dans un communiqué relayé sur X (ex-Twitter), qu'un de ses avions avait «frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d'importants terroristes», dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar.
Selon l'armée israélienne, Yacine Rabia «supervisait toutes les activités terroristes du Hamas en Judée et Samarie [nom donné par Israël à la Cisjordanie], envoyait des fonds à des cibles terroristes et organisait des attaques du Hamas dans toute la région». Quant à Khaled Nagar, «il transférait des fonds destinés aux activités terroristes du Hamas à Gaza et a également mené plusieurs attaques terroristes au cours desquelles des soldats de Tsahal ont été tués». L'armée israélienne a toutefois indiqué «avoir connaissance d'informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone» avaient été «blessés». «L'incident est en cours d'examen», a-t-elle ajouté.
La frappe israélienne sur le sud de l'enclave gazaouie intervient quelques heures après une salve de roquettes lancée par les Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, depuis Rafah vers le centre d'Israël. Les sirènes d'alerte ont notamment retenti dans la ville de Tel-Aviv et aux alentours.